L’opposant malien Soumaila Cissé ne «reconnaît pas» l’élection d’IBK
Le principal opposant au Mali, Soumaïla Cissé a «rejeté catégoriquement», lors d’une conférence de presse jeudi à Bamako, les résultats proclamés par la cour constitutionnelle officialisant sa défaite et la réélection de son rival, le président sortant, Ibrahim Boubacar Keïta.
Lundi, la Cour constitutionnelle avait rejeté les recours de l’opposition en les jugeant irrecevables ou infondés par manque de preuves et proclamé vainqueur le président IBK, au second tour de la présidentielle le 12 août, avec 67,16% des suffrages contre 32,84% pour l’ancien ministre des Finances, Soumaïla Cissé, 68 ans.
Mais Cissé estime que «cette institution s’est discréditée en se constituant prisonnière volontaire d’un régime autocratique», alors qu’à la présidentielle de 2013, il avait rapidement concédé sa défaite face à Ibrahim Boubacar Keïta.
Le président réélu, Keïta avait dit lundi «tendre la main à son jeune frère» Soumaïla Cissé, car «le Mali doit pouvoir compter sur toutes ses filles et tous ses fils».
Mais celui-ci a à nouveau lancé jeudi un appel à la mobilisation et à la « constitution d’un large front pour la sauvegarde de la démocratie». Il a également appelé à des manifestations « pacifiques et sans violence » samedi à Bamako, dans les autres villes du Mali et au sein de la diaspora.
Ibrahim Boubacar Keïta sera officiellement investi le 4 septembre prochain, pour un mandat qui prendra fin le 3 septembre 2023. Il aura la lourde tâche de relancer l’accord de paix conclu en 2015 avec l’ex-rébellion à dominante touareg.
Cet accord très attendu par la communauté internationale mais qui cumule des retards vise à isoler définitivement les groupes jihadistes,à l’origine des violences dans nord qui tend à se propager vers le centre du pays et vers le Burkina Faso et le Niger voisins.