Le PDCI se retire de la coalition au pouvoir en Côte d’Ivoire
Après plusieurs mois de tension, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) a mis fin jeudi à son alliance avec le rassemblement des Républicains (RDR) le parti du président Alassane Ouattara, faisant éclater la coalition au pouvoir depuis 2010.
Le PDCI dirigé par Henri Konan Bédié a ainsi annoncé jeudi son retrait du processus de mise en place du parti unifié RHDP voulu par Alassane Ouattara, en prévision de la présidentielle de 2020.
Désormais, le PDCI «se réserve le droit de promouvoir une plate-forme de collaboration avec les Ivoiriens qui partagent sa vision d’une Côte d’Ivoire réconciliée et soucieuse des droits, des libertés et du bien-être de ses populations», indique le parti dans un communiqué.
Par ailleurs, le PDCI «présentera des candidats pour les élections municipales et régionales sous (sa) bannière», précise le communiqué.
L’origine de ces tensions entre le RDR et le PDCI est la question de l’alternance en 2020. Le PDCI a en effet soutenu par deux fois, lors des présidentielles de 2010 et de 2015 le président ivoirien Ouattara et à présent il réclame un retour d’ascenseur pour la prochaine présidentielle, une requête que le RDR a refusée.
De son côté, Mamadou Touré, porte-parole du RDR, a affirmé que la coalition au pouvoir «ne volait pas en éclats», estimant que le RDR «a joué sa partition et il est resté en cohérence avec l’ensemble de ses engagements».
C’est donc chacun dans son camp, que le PDCI et le RHDP feront campagne dans les prochaines semaines en vue des élections municipales et régionales.
Aussi, après la libération mercredi dernier, de l’ex-première dame Simone Gbagbo et de 800 autres condamnés, le paysage politique en Côte d’Ivoire est en pleine recomposition.
En revanche, le Front Populaire Ivoirien «FPI» pro-Gbagbo n’a pas tardé à réagir à l’annonce du PDCI en assurant par la voix de l’un de ses porte-parole, César Etou, ne pas être «fermé à un rapprochement avec le PDCI, pour réconcilier les Ivoiriens et reconstruire la démocratie».