Laurent Gbagbo élu chef de l’aile dissidente de son parti en Côte d’Ivoire
Bien que condamné par la Cour Pénale Internationale (CPI) de La Haye pour crimes contre l’humanité, l’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo a été élu samedi, à la tête de la faction dissidente du Front populaire ivoirien (FPI), un parti qu’il a créé, aujourd’hui divisé en deux camps rivaux.
Gbagbo, 73 ans, seul candidat à la direction du FPI, a été élu avec plus de 97,5% des voix exprimées des 5.325 votants, à l’issue de deux jours du «quatrième congrès ordinaire» de la faction dissidente du FPI, à Moossou, dans le village de l’ex-première Dame Simone Gbagbo, près d’Abidjan.
« Nous sommes satisfaits (…), le congrès nous a permis d’apprécier la vitalité du parti et montre que Laurent Gbagbo reste la pierre angulaire de notre formation », a déclaré à la presse Franck Anderson Kouassi, le secrétaire national à la Communication du FPI dissident.
Le FPI est traversé par une crise qui oppose Pascal Affi N’Guessan au camp rival d’Aboudramane Sangaré, un proche de Laurent Gbagbo.
Une semaine plutôt, Affi N’Guessan, 65 ans, a été réélu pour un mandat de cinq ans, président du FPI officiel, à l’issue d’un congrès ordinaire.
Il avait alors déclaré que «l’unification du parti est en marche (…) ce processus est bien engagé», estimant que «beaucoup de frondeurs sont revenus à la maison».
Le FPI a aussi dénoncé, dans une résolution «toute velléité de candidature du chef de l’Etat actuel (Alassane Ouattara) pour un troisième mandat au mépris de la volonté des Ivoiriens», appelant à la mise en place «d’une coalition nationale pour créer les conditions de l’alternance en 2020».
Premier ex-chef d’État remis à la CPI, Laurent Gbagbo est écroué depuis fin 2011 à La Haye, où il est jugé pour de présumés «crimes contre l’humanité» commis lors de la crise post-électorale de 2010-2011, qui a fait plus de 3.000 morts en Côte d’Ivoire.