Nigeria: Le gouverneur d’un Etat-clé quitte le parti au pouvoir pour rejoindre l’opposition
Samuel Ortom, le gouverneur de l’Etat de Benue (centre), l’un des plus touchés par le conflit agro-pastoral au Nigeria, mais qui sera très disputé lors des élections de 2019, a quitté le parti au pouvoir, après une série de défections similaires au sein du Parlement fédéral.
Elu en 2015, avec l’étiquette du Congrès des progressistes (APC), Samuel Ortom a annoncé mercredi soir qu’il rejoignait le principal parti d’opposition, le Parti démocratique populaire (PDP), après « avoir dûment consulté les parties prenantes concernées ».
La décision de M. Ortom qui s’était, ces derniers temps, montré très critique envers la capacité du gouvernement fédéral à endiguer les violences entre agriculteurs et éleveurs, intervient après une vague de défections au sein du Sénat et de la Chambre des représentants mardi à Abuja, dans un contexte de graves dissensions internes à l’APC, un peu plus de six mois avant la présidentielle.
L’APC a réagi jeudi, estimant la démission d’Ortom « quelque peu surprenante » et assurant faire des efforts pour préserver l’unité du parti, mise en péril par les défections de masse. « Nous ne pensons pas qu’il soit trop tard pour la réconciliation », a affirmé à propos d’Ortom le parti dans un communiqué.
Le président Muhammadu Buhari, 75 ans, souhaite briguer un second mandat de quatre ans en février prochain, mais son bilan en matière de sécurité, de lutte contre la corruption et de gouvernance économique est de plus en plus décrié.
Avec d’autres Etats de la ceinture centrale du Nigeria, Benue, raflé par l’APC au PDP en 2015, sera l’un des Etats où la compétition s’annonce féroce entre les deux principaux partis rivaux avant les élections générales de 2019.