Guinée: Le Premier ministre menace de sévir contre les grévistes et les manifestants
Ibrahima Kassory Fofana, le Premier ministre guinéen a menacé mardi de sévir contre ceux qui prennent, selon lui, « en otage » le pays, en référence aux nombreuses manifestations contre la hausse de 25% du prix du carburant, organisées par les partis politiques, les syndicats et la société civile.
« Au nom de quoi des partis politiques (de l’opposition), des sociétés civiles, des syndicats peuvent-ils prendre en otage tout un pays? Lundi grève, mardi ville-morte, mercredi marche. Montrez-moi un pays au monde où ça fonctionne comme ça. Ça n’existe pas », a déclaré Ibrahima Kassory Fofana sur la télévision publique.
« La démocratie a ses droits mais aussi ses devoirs », a martelé M. Fofana, à l’issue d’une rencontre entre le président Alpha Condé et des militants du parti présidentiel mardi, premier jour de grève générale illimitée.
Le mouvement était bien suivi à Conakry et dans la plupart des grandes villes, notamment Labé, Pita (nord), Kindia, Boké, Fria (ouest), N’Zérékoré, Kissidougou et Macenta (sud)s.
A Conakry, l’administration a tourné au ralenti, les transports urbains étaient rares et un service minimum était assuré dans les hôpitaux.
Lundi, la police a empêché une marche des syndicats et des « Forces sociales de Guinée », qui regroupent une vingtaine d’organisations de la société civile, en usant de gaz lacrymogène et de canons à eau.
« C’est une erreur de la part du gouvernement de croire que l’intimidation passera », avait affirmé à la presse Abdourahmane Sanoh, un responsable des forces sociales.
Les manifestants réclament l’annulation de la hausse de 25% du prix du carburant. Le gouvernement affirme, pour sa part, que cette augmentation est liée à la hausse du cours mondial du baril de pétrole.