Durcissement de la grève en Guinée contre la hausse du carburant
Des milliers de Guinéens ont marché mardi à Conakry contre l’augmentation de 25% du prix du carburant à la pompe, après l’échec de négociations entre les syndicats et le gouvernement guinéens.
Le gouvernement a procédé à «un réajustement» des prix des produits pétroliers, qu’il justifie par la hausse des cours mondiaux du pétrole.
Les autorités de Conakry ont fait valoir que le maintien du carburant à 8.000 francs guinéens a coûté au budget de l’Etat plus de 70 millions d’euros au cours des neuf derniers mois en alimentant sa contrebande dans les pays voisins où le carburant est plus cher.
Cette décision a été vivement critiquée par les syndicats et la société civile qui ont exigé du gouvernement de renoncer à cette augmentation, qui va notamment toucher les produits de grande consommation, comme le riz, l’huile, le sucre.
Des jeunes ont dressé des barricades en banlieue de Conakry, où des pneus ont été brûlés sur la chaussée, afin d’empêcher les véhicules d’entrer ou de sortir de la capitale, selon des témoins et la police.
Cette manifestation constitue «un premier avertissement à l’autorité qui doit comprendre que le peuple ne se laissera pas faire et qu’il n’est pas là pour payer les factures de la mauvaise gouvernance du régime», a affirmé Abdouramane Sanoh, un responsable de la coalition d’ONG de la société civile à l’initiative de la marche de mardi.
Le gouvernement a appelé à de nouvelles négociations jeudi après l’échec de celle de lundi avec l’intersyndicale CNTG-USTG (Confédération nationale des travailleurs de Guinée-Union syndicale des travailleurs de Guinée).
«Tant que le gouvernement ne revient pas sur sa décision d’augmentation du prix du carburant à 8.000 GNF (francs guinéens, 75 centimes d’euros) comme il l’était avant le 30 juin, nous n’irons plus à la table des négociations », a déclaré à la presse le secrétaire général adjoint de la CNTG, Abdoulaye Camara.