RDC : Les drapeaux de la Belgique et de l’UE brûlés à Kinshasa
Des manifestants rassemblés samedi à Kinshasa pour un hommage à la mémoire de Patrice Emery Lumumba, ont brulés un drapeau de la Belgique et de l’Union européenne devant l’ambassade belge en République démocratique du Congo, rapporte dimanche la presse en ligne congolaise.
«Ils sont une centaine. Ils ont été tous conduits à l’inspection provinciale de la police», a confié le chef de la police de Kinshasa, Sylvano Kasongo, au site web «actualité.cd».
Le site a reproduit deux photos de manifestants piétinant un drapeau belge et un drapeau européen, puis tentant de mettre le feu à l’emblème de l’UE.
Des manifestants étaient rassemblés pour un hommage à la mémoire du héros national, Patrice Emery Lumumba, lors de la fête nationale du 30 juin, marquant le 58ème anniversaire de l’indépendance de l’ex-Congo belge. Ils affirment appartenir à l’association «Lissanga Lumumba», qui réclame le retour du corps de Lumumba au Congo.
Ce même samedi, Bruxelles a inauguré un square Patrice Lumumba, un geste «symbolique» pour les Congolais de Belgique, sur fond de réflexion sur les stigmates de l’ère coloniale.
«Aujourd’hui, au cœur de la capitale, Bruxelles, en inaugurant cette place Patrice Lumumba, nous commençons à écrire notre histoire, » a déclaré Philippe Close, bourgmestre (maire) socialiste de Bruxelles.
Le lieu choisi est situé à côté de l’entrée dans Matongé, le quartier congolais de Bruxelles. L’inauguration a eu lieu en présence de membres de la famille du leader assassiné.
Ephémère premier Premier ministre du jeune Congo indépendant au sortir de la colonisation belge, patriote perçu comme prosoviétique par les Américains et désavoué par les milieux d’affaires belges, Lumumba a été assassiné en janvier 1961 dans le Katanga avec la complicité présumée de la CIA, du MI6 britannique et de la Belgique. Son corps n’a jamais été retrouvé.
Un Belge, Gérard Soete, officier de la police katangaise, a affirmé avoir scié le corps en morceau et l’avoir dissout dans de l’acide. Il affirme avoir gardé deux dents de Lumumba, avant de les jeter dans la mer du Nord.
En 2002, la Belgique a présenté ses « excuses », par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Louis Michel, qui avait reconnu que « certains membres du gouvernement d’alors et certains acteurs belges de l’époque portent une part irréfutable de responsabilité dans les événements qui ont conduit à la mort de Patrice Lumumba ».