Burkina Faso : Le président Kaboré réclame «justice» dans le dossier du putsch manqué
La justice doit «être dite» dans le dossier du putsch manqué de septembre 2015, pour «permettre d’aller à la réconciliation nationale», a déclaré le président burkinabé Roch Marc Christian Kaboré, alors que le procès connaît des renvois successifs depuis son ouverture fin février dernier.
«L’un des éléments qui doit nous permettre même d’aller à ce que tout le monde réclame, ‘la réconciliation nationale’, c’est qu’il y ait la vérité et la justice», a déclaré M. Kaboré lors d’un entretien à la télévision nationale sur son bilan de mi-mandat à la tête du pays.
Entamé en février, le procès va de renvoi en renvoi sans que le fond ait encore été débattu. «Comment aller à une réconciliation nationale si ces questions ne sont pas réglées», s’est interrogé M. Kaboré, estimant qu’il «y va de l’intérêt de ceux qui sont accusés, ou prétendument accusés, que la lumière soit faite pour tout le monde et pour tous les Burkinabé».
Le procès du putsch manqué de septembre 2015 au Burkina Faso, doit reprendre le 29 juin, après un nouveau renvoi mi-juin, cette fois en raison des préalables de la défense qui conteste encore la légitimité des deux juges professionnels. La défense a demandé la «récusation des deux magistrats professionnels», a expliqué Me Solange Zèba, auteure principale de la demande de récusation.
En mars, la défense avait déjà formulé une demande de récusation des deux magistrats, qui n’avait cependant pas abouti.
«Nous sommes agacés, parce ça devient théâtral », a réagi Me Ambroise Farama, un des avocats de la partie civile. Au total, 84 accusés sont jugés dans cette affaire, dont les généraux Diendéré et Djibrill Bassolé, cerveaux présumés du coup d’État manqué qui a fait 14 morts et 270 blessés.
Le 16 septembre 2015, des soldats du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) avaient tenté en vain de renverser le gouvernement de transition mis en place après la chute du président Blaise Compaoré.
Le RSP était la garde prétorienne de l’ex-président Compaoré, chassé le 31 octobre 2014 par la rue après 27 ans au pouvoir. Le général Diendéré, qui avait pris la tête du coup d’Etat, et les autres personnes poursuivies sont accusés d’attentat à la sûreté de l’État, meurtres, coups et blessures volontaires.