Les évêques congolais mettent en garde contre des appels pour un 3ème mandat de Kabila
L’épiscopat congolais a mis en garde jeudi contre des appels en faveur d’un troisième mandat du président Joseph Kabila en République démocratique du Congo (RDC), estimant qu’ils pourraient « déboucher sur des situations de violence préjudiciables pour la paix et la stabilité de la RDC et de toute la sous-région ».
Le secrétaire général de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), l’abbé Donatien Nshole, a déploré jeudi lors d’une conférence de presse à Kinshasa, « ces propos, motivés par les intérêts de leurs auteurs et non du Chef de l’État ». Ces genres de déclarations peuvent « déboucher sur des situations de violence préjudiciables pour la paix et la stabilité de la RDC et de toute la sous-région », a-t-il ajouté.
Les inquiétudes des prélats sur la situation du pays se sont renforcés depuis que des affiches récemment déployées par des partisans du parti au pouvoir à Kinshasa présentent M. Kabila comme « candidat »,créant la polémique dans le pays.Alors que le deuxième et dernier mandat constitutionnel de M. Kabila, au pouvoir depuis 2001, a pris fin en décembre 2016.
«Notre candidat Joseph Kabila », peut-on lire sur une affiche signée par les Amis de Mova Sakanyi (Amos – PPRD), installée dans le marché Lalu, dans le quartier Binza Delvaux, dans l’ouest de Kinshasa, sur une artère très fréquentée.
La Cenco juge donc « plus grave les déclarations de certains ténors de la Majorité présidentielle qui évoquent la possibilité d’un autre mandat » pour le président Kabila interdit par la constitution de briguer un autre mandat, a ajouté l’abbé Nshole.
Début mai, la présidence congolaise a dû démentir toute nouvelle candidature du président Joseph Kabila, qualifiant d’ « intox » une rumeur relayée sur les réseaux sociaux affirmant qu’il serait en lice pour la présidentielle du 23 décembre censée élire son successeur.
La Cenco a cependant salué jeudi « le respect, jusque-là, des grandes étapes du calendrier électoral », rappelant la nécessité de tenir des « élections crédibles, transparentes et inclusives pour la stabilité du pays ».
La présidentielle en RDC pour connaître le successeur de Joseph Kabila est prévue pour le 23 décembre en même temps que les législatives nationales et provinciales.