Niger : Développer le secteur agropastoral
Le Niger est conscient de la menace quasi-permanente que constitue la famine sur son territoire. Il y a peine un an, ce pays a traversé une crise alimentaire concernant près de la moitié de sa population (7 millions de personnes). C’est pourquoi le gouvernement veut instaurer une véritable politique agricole.
Ainsi, plusieurs initiatives ont été amorcées. C’est le cas du Programme National d’Investissement Agricole Prioritaire (PNIA-P). Il a pour objectif une augmentation du PIB agricole de 7,4 % chaque année. Pour ce faire, ce programme, qui s’étendra jusqu’en 2015, développe des activités dans cette optique : la majeure partie d’entre elles est constituée d’actions de développement durable sur les terres et les forêts (57%) devant, notamment, la politique du genre et la lutte contre le Sida, la sécurité alimentaire, les questions hydriques et l’accompagnement des éleveurs (soutien et conseils). Seul bémol, son financement est assez onéreux : 188 milliards de FCFA (407 millions de dollars) tous les ans.
Dans le même sens, la Banque Agricole du Niger (BAGRI-Niger) a vu le jour, il y a deux mois, avec pour principale attribution de financer le secteur de l’agriculture. Fort de ses 10 milliards de FCFA (22 millions de dollars) de capital détenu à 35 % par l’Etat, elle s’érige en pont financier entre les opérateurs de l’agropastoral et les structures d’accompagnement à l’instar de l’Office des Produits Vivriers du Niger (OPVN) ou des centrales d’approvisionnement.
Au Niger, le secteur agropastoral a un poids réel, représentant à lui tout seul 40 % du PIB et procurant de l’emploi à 85 % de la population. Espérons que, par le biais de toutes ces initiatives, il pourra devenir stable et éradiquer toute menace nutritionnelle dans ce pays sahélien.