L’ancien président comorien assigné à résidence
L’ancien président comorien Ahmed Abdallah Sambi, critique de l’actuel chef de l’Etat Azali Assoumani, a été placé samedi soir en résidence surveillée afin de «préserver» l’ordre public, selon une décision du ministère comorien de l’Intérieur.
Des militaires armés ont encerclé le domicile de l’ex président dans la soirée de samedi, qui s’est vu remettre une assignation à résidence émis par le ministère de l’Intérieur. Le texte fait allusion à des « agissements des derniers jours » de l’ancien chef de l’Etat, sans plus de précisions.
Les députés et le bureau politique du parti d’Azali Assoumani, qui avaient décidé de se réunir chez lui, se sont retrouvés coincés avant de sortir finalement dimanche matin.
Sambi, président de 2006 à 2011, ne pourra sorti de chez lui, qu’« en cas de nécessité impérieuse de déplacement » après « une demande auprès du département chargé de la sécurité publique ».
Cette assignation à résidence intervient peu de temps après le retour au pays de M. Sambi qui s’était absenté six mois. Dès son retour, il avait dénoncé la décision du chef de l’Etat de suspendre la Cour constitutionnelle et son projet de référendum de révision de la Constitution, prévu le 29 juillet.
La suspension de la Cour constitutionnelle est une « faute », a encore répété M. Sambi dimanche, dénonçant également sa mise en résidence surveillée. « Avec des tels actes, c’est notre démocratie qui est réellement menacée. On n’a plus le droit de se réunir, de s’exprimer, de se déplacer », a-t-il déclaré.
Le ministre de l’Intérieur Mohamed Daoudou reproché à M. Sambi de « se conduire comme un président » en exercice. « Il doit savoir qu’il n’est pas le seul à avoir des militants. (…) Toute action de nature à perturber l’ordre public n’est pas tolérée », a-t-il prévenu.
L’actuel chef de l’Etat Azali Assoumani est un ancien putschiste, élu à la présidence en 2016. Son mandat expire théoriquement en 2021. Il n’a pas encore donné de détail sur la réforme institutionnelle qu’il envisage, mais il a d’ores et déjà prévu une élection présidentielle anticipée en 2019 si le référendum était approuvé.
Pour mettre un terme aux crises séparatistes et aux coups d’Etat, la Constitution de 2001 a instauré un système de présidence tournante entre les trois îles qui forment l’Union des Comores (Anjouan, Grande-Comore et Mohéli).