Deux fonctionnaires arrêtés au Maroc après le lancement d’une ligne anticorruption
Le ministère public marocain a annoncé jeudi l’arrestation de deux fonctionnaires et un intermédiaire « en flagrant délit » de corruption, après le lancement d’un numéro vert visant à dénoncer des actes de corruption.
Les suspects ont été placés en garde à vue à la disposition de l’enquête, a précisé un porte-parole du parquet qui a mis en place ce numéro vert garantissant l’anonymat des dénonciateurs.
Géré par « cinq juges », ce numéro gratuit a reçu 355 appels depuis son lancement, a ajouté cette source.
Il s’agit du deuxième numéro vert anticorruption lancé dans le royaume, où les annonces d’arrestations et de condamnations pour corruption sont de plus en plus récurrentes.
Pour lutter efficacement contre ce fléau, le pays s’est également doté d’une «stratégie nationale» de lutte contre la corruption, mais «continue de souffrir d’une corruption systémique», selon un rapport de Transparency.
Prévue par la Constitution de 2011 avec des pouvoirs étendus, la Commission nationale contre la corruption a finalement été créée en octobre 2017.
De façon générale, la confiance envers les institutions marocaines reste fragile. « Entre 2014 et 2015, près d’un Marocain sur deux (48%) aurait donné au moins une fois un +bakchich+ en échange d’un service public », selon un rapport de l’ONG Transparency Maroc.
Le secteur judiciaire est le premier pointé du doigt, devant la police et les hôpitaux, d’après cette étude de 2016.
Le roi Mohammed VI a plusieurs fois souhaité que la loi « s’applique à tous », et les islamistes du Parti justice et développement (PJD), à la tête du gouvernement depuis 2011, ont dit vouloir faire de la lutte anticorruption un cheval de bataille.
Le Maroc a été classé 90e sur 176 pays dans le dernier indice mondial sur la perception de la corruption, établi par cette Transparency.