Egypte, Soudan et Ethiopie font des «avancées» autour du barrage éthiopien sur le Nil
Après plusieurs mois d’impasse dans leurs discussions, l’Egypte, le Soudan et l’Ethiopie se sont mis d’accord pour créer un comité scientifique consacré au méga-barrage que construit l’Ethiopie sur le Nil Bleu, a annoncé jeudi un ministre éthiopien.
Cette annonce intervient après une réunion des ministres des Affaires étrangères et de l’Irrigation ainsi que des responsables du renseignement des trois pays mardi à Addis-Abeba.
Alors que les précédentes sessions de pourparlers n’avaient pas connu d’avancée, la réunion de ce jeudi, s’est achevée sur une « note positive », a déclaré le ministre éthiopien de l’Energie, de l’Irrigation et de l’Electricité, Sileshi Bekele.
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a même salué mercredi une «avancée» dans les discussions, affirmant avoir reçu l’assurance que « la part de l’Egypte ne sera pas affectée ».
L’Egypte craint, en effet, que la construction du barrage de la Renaissance sur le Nil Bleu, entamée en 2012 et d’un coût de 4 milliards de dollars (3,2 milliards d’euros), n’entraîne une réduction du débit du fleuve, dont elle dépend à 90% pour son approvisionnement en eau. Le Caire s’inquiète surtout de la vitesse à laquelle le réservoir du barrage serait rempli.
Pour dissiper les inquiétudes, le comité scientifique sera composé d’experts indépendants provenant d’universités des trois pays et se concentrera sur le fonctionnement du barrage et la vitesse de remplissage du réservoir. Il doit achever ses travaux d’ici à trois mois.
En plus, les représentants des trois pays doivent se rencontrer tous les six mois pour évoquer des sujets régionaux comme le commerce et les infrastructures, ainsi que le barrage.
Par ailleurs, une société française chargée d’étudier l’éventuel impact du barrage sur l’environnement répondra aux questions des trois pays le 18 ou 19 juin, a indiqué M. Sileshi.
Le barrage de la Renaissance est censé devenir la plus grande centrale hydroélectrique d’Afrique, avec une production de 6.000 mégawatts.
Le Nil Bleu, qui prend sa source en Ethiopie, rejoint le Nil Blanc à Khartoum pour former le Nil qui traverse le Soudan et l’Egypte avant de se jeter dans la Méditerranée.