L’Egypte proteste contre le sondage des internautes russes sur un territoire revendiqué par le Soudan
L’Egypte a fait part samedi à Moscou, de son mécontentement de l’interrogation des internautes russes par la chaîne Russia Today, sur la souveraineté d’un territoire égyptien que revendique le Soudan, a annoncé le ministère égyptien des Affaires étrangères.
Le chef de la diplomatie égyptienne, Sameh Choukri a exprimé sa «forte condamnation» et a demandé aux autorités russes «une explication urgente pour cette conduite inacceptable», a déclaré son porte-parole Ahmed Abou Zeid, dans un communiqué.
La réaction égyptienne fait suite à une demande adressée vendredi par la chaîne d’information internationale publique russe «Russia Today» à ses internautes, à savoir s’ils pensaient que Halayib, un territoire situé près de la mer Rouge dans une région riche en minerais était égyptien ou soudanais.
La question posée aux internautes a été supprimée du site, mais en signe de protestation, le ministre égyptien Choukri a annulé une interview avec cette chaîne, à la veille d’une visite officielle à Moscou.
Cette brouille intervient alors que les relations entre l’Egypte et la Russie se sont considérablement renforcées ses dernières années, depuis le crash d’un avion d’une compagnie russe (224 morts) peu après son décollage d’Egypte, un attentat revendiqué par le groupe jihadiste Etat islamique (EI).
Les deux pays ont signé au Caire en décembre dernier, en présence des présidents Vladimir Poutine et Abdel Fattah al-Sissi, un contrat pour la construction de la première centrale nucléaire égyptienne, dans le nord du pays.
Les ministres égyptiens de la Défense, Sedki Sobhi et son homologue Choukri sont attendus cette semaine à Moscou, pour évoquer avec leurs homologues russes les relations bilatérales et la situation régionale.
Par ailleurs, le Soudan a annoncé en Avril avoir saisi le Conseil de sécurité de l’ONU à la suite de l’organisation par Le Caire d’un vote dans la localité frontalière disputée de Halayib, dans le cadre de la récente présidentielle égyptienne.
Khartoum, dont l’indépendance remonte à 1956, affirme que cette zone fait partie intégrante de son territoire, et cette question est l’un des points de contentieux entre les deux voisins depuis des décennies.