Burkina: Blaise Compaoré fait président d’honneur de son parti
L’ex-président burkinabè Blaise Compaoré, renversé par la rue en 2014 après 27 ans au pouvoir, a été fait dimanche président d’honneur de son parti, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP).
M. Compaoré, en exil en Côte d’Ivoire où il en a acquis la nationalité, a été fait « garant de l’unité et des orientations politiques du CDP » par une motion. A ce titre, l’ancien président fondateur du CDP « arbitre en dernier ressort les décisions du par, valide le choix du candidat à l’élection présidentielle et valide les propositions d’union ou de fusion avec d’autres partis », indique la motion du congrès.
Après la chute de Blaise Compoare, le CDP a connu des moments difficiles. En 2015, les cadres du CDP ainsi que d’autres leaders de partis alliés n’avaient pas eu le droit de participer au scrutin présidentiel qui avait vu la victoire de Roch Marc Christian Kaboré. Le CDP avait toutefois obtenu 18 députés au Parlement, devenant la troisième force politique du Burkina.
Eddie Constance Hyacinthe Komboïgo, un expert-comptable de 51 ans et proche de Compaoré, qui dirige le parti depuis mai 2015, pourrait défendre les couleurs du parti à la prochaine présidentielle. Il a été réélu par 39 voix contre 33 pour son challenger, Boureima Badini, un ancien ministre de la justice de Compaoré, dont il a également été le représentant spécial dans la médiation de la crise ivoirienne.
A l’ouverture du congrès M. Comboïgo a dénoncé les « nombreuses intimidations, arrestations et incarcérations » de leurs camarades, qui avaient conduit le parti à reporter « sine die » un congrès extraordinaire initialement prévu en 2016.
Il s’agit notamment des anciens ministres du dernier gouvernement du président Blaise Compaoré, dont Luc Adolphe Tiao, Premier ministre, et des cadres du parti.
De nombreux cadres et leaders du CDP sont notamment poursuivis en justice pour des cas présumés de « détournements de deniers publics », de « dissipation de parcelles » ou pour leur implication présumée dans le putsch manqué de septembre 2015, mené par le Régiment de sécurité présidentielle (RSP), l’ancienne garde prétorienne de M. Compaoré.