La CPI exige de Kinshasa, de véritables enquêtes sur les violences en RDC
La Procureure de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bom Bensouda a indiqué jeudi, avoir demandé aux autorités congolaises de véritables enquêtes sur les violences qui ont secoué le pays, à l’issue d’une visite de deux jours en RDC.
«C’est en effet la responsabilité première des autorités nationales de mener des enquêtes véritables pour faire la lumière sur ces allégations, comme cela est prévu dans le statut de Rome ratifié par la RDC», a-t-elle affirmé au terme d’une rencontre avec le président Joseph Kabila.
Fatou Bensouda dit également avoir fait part aux autorités de Kinshasa, lors de cette visite qui s’inscrivait dans la continuité de ses déclarations antérieures, de ses «…préoccupations quant aux actes observés à ces occasions, dont il est allégué qu’ils pourraient constituer des crimes relevant de la compétence de la CPI ».
La visite de la procureure de la CPI en RDC, intervient au lendemain d’un rapport de l’ONU accusant les services de sécurité congolais d’obstructions à une enquête sur le meurtre des experts onusiens, l’Américain Michael Sharp et la Suédoise Zaida Catalan, tués dans le Kasaï, dans le centre du pays.
Selon l’église catholique, 3.000 personnes ont trouvé la mort dans des violences déclenchées en août 2016 entre les forces de l’ordre et des membres d’une milice ethnique, Kamwina Nsapu. 1,4 million de personnes ont été déplacés, selon les Nations unies.
Une accalmie précaire s’est installée dans la zone depuis la tenue, fin septembre 2017, d’une conférence de paix.Le gouvernement a ouvert des procès et condamné des membres de la milice accusés pour des crimes.
Mais le rapport onusien remis il y a deux semaines aux membres du Conseil de sécurité, note que « plusieurs arrestations importantes ont eu lieu mais les progrès de l’enquête continuent d’être entravés par l’ingérence continue de l’appareil de sécurité » congolais.
Outre le président Joseph Kabila, la procureure de la CPI a rencontré d’autres membres du gouvernement, des représentants de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), de partis politiques, de la société civile, de médias et d’autres partenaires.