L’ex-présidente du Malawi Joyce Banda réfute les accusations de corruption
L’ex-présidente du Malawi, Joyce Banda a démenti dimanche, toute implication dans le scandale de corruption à l’origine de son exil et renvoyé à plus tard l’annonce d’un éventuel retour en politique.
Devant 3.000 partisans de son Parti populaire (PP) réunis dans son village de Domasi (centre), Mme Banda, 68 ans, qui a regagné ce samedi son pays, au terme de quatre années d’exil, a affirmé n’avoir rien à se reprocher dans l’affaire du Cashgate.
« C’est moi qui ai lancé l’audit sur le Cashgate lorsque j’étais présidente. Et mon nom n’est cité nulle part dans cet audit», a lancé la première femme à la tête du Malawi. «Je n’ai pas peur. S’ils le veulent, ils peuvent venir m’arrêter, je n’ai rien fait de mal», a-t-elle martelé.
Le scandale du « Cashgate » a éclaté en 2013, lorsqu’un audit international a révélé que 30 millions de dollars avaient été détournés des caisses du pays au profit de dizaines de fonctionnaires, hommes d’affaires et de dirigeants politiques.
De nombreux partenaires étrangers avaient alors suspendu leur aide, d’un montant annuel de 150 millions de dollars au Malawi, pourtant cruciale pour ce petit pays.
Ce scandale a aussi largement contribué à la défaite de Joyce Banda à la présidentielle de 2014, remportée par son ex-allié l’actuel président Peter Mutharika qui a promis d’éradiquer la corruption.
La police a délivré en 2017 un mandat d’arrêt contre Joyce Banda, qui n’a toutefois pas été inquiétée samedi à son retour. La cheffe du PP a refusé cependant, de répondre dimanche, aux appels de ses partisans, qui la pressent de se présenter à l’élection présidentielle prévue dans un an.
Elle assure pourtant que son pays «est dans le même état que celui dans lequel je l’ai quitté en 2014» et qu’il a «besoin d’être sauvé».
Pour la première fois depuis 2011, des milliers de manifestants sont descendus vendredi dans les rues du Malawi pour dénoncer la corruption qui gangrène le gouvernement Mutharika.
Le Malawi est un petit pays pauvre et enclavé d’Afrique australe dont 40% du budget dépend des aides financières extérieures. La Banque mondiale n’a repris son aide au Malawi qu’en mai 2017 en lui accordant un prêt de 80 millions de dollars.