L’ONU épingle l’armée de la RDC pour violations des droits de l’Homme
Le Bureau conjoint de l’ONU aux droits de l’Homme (BCNUDH) a publié ce jeudi un rapport, dans lequel il accuse les militaires de l’armée congolaise, pour le cinquième mois consécutif, d’être les premiers responsables de violations des droits de l’Homme dans les zones de conflit en République démocratique du Congo (RDC).
«Pour le cinquième mois consécutif, les agents de l’État ont commis plus de violations (60%) que les groupes armés (40%) dans les zones en conflit» en RDC, précise le rapport.
L’ONU reproche aux éléments des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) d’être «les principaux responsables des violations dans ces provinces (34%), tandis que les combattants Maï-Maï Mazembe sont les principaux responsables parmi les groupes armés (8%)».
Le BCNUDH a dénombré près de 45% de ces violations dans les provinces du Nord-Kivu qui reste la plus affectée (137 violations), suivie du Sud-Kivu et du Kasaï au centre (36 violations chacune).
Dans le nord et Sud-Kivu déchirées par des conflits armés depuis 23 ans, des dizaines de groupes armés locaux et étrangers se battent pour le contrôle de zones riches en ressources naturelles.
Depuis le début de l’année, l’armée a lancé des nouvelles offensives contre des groupes d’autodéfense congolais et les rebelles ougandais musulmans des Forces démocratiques alliées (ADF), accusés par le gouvernement et la Mission de l’ONU au Congo (Monusco) d’être auteurs des massacres de plusieurs centaines de civils depuis octobre 2014.
Dans un rapport publié en janvier, les Nations unies avaient déjà noté «une augmentation exceptionnelle» de 146% en 2017, des «exécutions extrajudiciaires et arbitraires» perpétrées par les forces de sécurité en République démocratique du Congo, principalement en raison de la crise au Kasaï.
L’Onu avait cependant déclaré que des agents des forces de sécurité ont été sanctionnés «pour des actes constituant des violations des droits de l’homme dans l’ensemble des (26) provinces de la RDC», ce qui traduit «un effort des autorités judiciaires en matière de lutte contre l’impunité».