Plusieurs leaders sénégalais de l’opposition arrêtés en marge du vote d’une loi controversée
La police sénégalaise a violemment dispersé ce jeudi des manifestants de l’opposition et de la société civile à coup de gaz lacrymogène et interpellé plusieurs opposants, dont l’ancien Premier ministre, Idrissa Seck, venus protester contre le vote d’une révision du code électoral en prévision de la présidentielle de 2019.
Les leaders de l’opposition Idrissa Seck et Malick Gakou ont été interpellés jeudi matin par les forces de l’ordre alors qu’ils se rendaient à un rassemblement interdit devant l’Assemblée nationale, où les députés examinaient le projet de loi controversé qui impose aux futurs candidats à la présidentielle d’obtenir le parrainage d’au moins 1 % du corps électoral.
Les autorités de Dakar affirment craindre une inflation du nombre de candidats à la présidentielle dans un pays qui compte près de 300 partis, rappelant la présence de 47 listes aux législatives de juillet 2017.
Une centaine de manifestants, qui avaient érigé une barricade de branchages au milieu d’une rue proche du Parlement, dans le quartier de Dakar-Plateau, ont été dispersés par des tirs de gaz lacrymogène en milieu de matinée.
Thierno Bocoum, président du parti politique Agir et l’activiste Kilifeu, membre fondateur du mouvement citoyen «Y’en a marre», ont été également arrêté et conduits au commissariat central de Dakar.
Dans l’hémicycle, les débats ont été suspendus pendant une trentaine de minutes, suite à des échanges de coups de poing entre députés de la majorité et de l’opposition.
Elu en 2012, le président Macky Sall est un probable candidat à sa succession. Selon la majorité au pouvoir, ce texte, approuvé lundi en commission de l’Assemblée, vise à faire «progresser la démocratie» dans le pays.
Mais l’opposition et des associations de la société civile qui avaient appelé à protester jeudi contre cette loi, estiment que ce projet vise à empêcher des candidats de l’opposition à faire acte de candidature.