Tchad : L’Eglise suggère un référendum pour l’adoption de la nouvelle constitution
Les évêques Catholiques du Tchad ont appelé l’adoption par la voie d’un référendum de la nouvelle Constitution plutôt que par la voie parlementaire, estimant que le projet «ne reçoit pas l’adhésion de l’ensemble des citoyens», rejoignant en cela, la position de l’opposition et de la société civile.
L’épiscopat Tchadien estime dans un communiqué, que l’adoption du nouveau texte constitutionnel prévue fin avril à l’Assemblée nationale, doit se faire dans le respect de la Constitution qui dit que «la révision de la Constitution est adoptée par référendum».
Pour les prélats, cette adoption par voie parlementaire proposée par le gouvernement «risque de fausser gravement les règles du jeu démocratique», alors que l’Assemblée est composée à une forte majorité de députés pro-pouvoir et qu’«une grande partie de la population tchadienne ignore complètement ce qui se passe» au parlement.
Avant l’Eglise catholique, plusieurs voix se sont élevées pour dénoncer le mode choisi pour faire adopter ce projet de Constitution, qui met en place un «régime présidentiel», conformément aux conclusions d’un forum sur les réformes institutionnelles qui a rassemblé en mars dernier, les forces politiques, religieuses et sociales du pays, mais boycotté par l’opposition.
Lundi, les députés de l’opposition au Tchad ont décidé de boycotter les travaux parlementaires relatifs à l’adoption de la nouvelle Constitution, réclamant un référendum pour faire adopter le texte.Les députés boycotteront « tous les travaux liés à la nouvelle Constitution » au Parlement, et ce « jusqu’à la date du 30 avril 2018, date retenue pour le vote de cette loi », a déclaré à la presse Ahmat Saleh Rakhis, député de l’opposition et 6ème vice-président de l’Assemblée.
Le lendemain, sept associations de la société civile tchadienne ont demandé dans une lettre ouverte aux députés de ne pas voter la nouvelle Constitution.