Les « machines à voter » en RDC n’offrent aucune « garantie », selon la commission électorale coréenne
La commission électorale coréenne a annoncé mardi qu’elle n’apportait ni « soutien officiel » ni aucune « garantie » à son homologue congolaise qui veut utiliser des « machines à voter » de fabrication coréenne pour les élections cruciales du 23 décembre en République démocratique du Congo, « malgré la situation politique instable et un environnement vulnérable ».
La Commission électorale nationale indépendante (Céni) de la République démocratique du Congo a passé un contrat avec Miru System pour l’achat de ces « machines à voter » qui devraient réduire le coût et la logistique des élections.Il s’agit en fait de « machines à choisir la photo des candidats sur un écran tactile et à imprimer les bulletins » qui doivent être glissés dans l’urne, selon l’institution.
Cependant, son homologue sud coréen indique qu’elle « a exprimé de sérieuses inquiétudes à propos de l’introduction obligatoire (de ces machines) en RDC malgré la situation politique instable et un environnement vulnérable, dont de faibles infrastructures électriques et l’état des routes, le fort taux d’illettrisme et le climat tropical qui peut conduire à un mauvais fonctionnement des machines », dans un communiqué publié mardi.
La NEC dit soutenir l’ambassadrice des Nations unies à l’ONU, Nikki Haley, et l’ambassade de Corée du Sud à Kinshasa, qui se sont opposés aux « machines à voter », considérée par l’opposition comme une « machines à tricher ».
Selon l’instance coréenne en chargedes élections, « des diplomates, dont des officiels des États-Unis, tout comme de nombreuses personnes en RDC, redoutent que l’introduction (de ces machines) puisse augmenter les risques d’élections frauduleuses ».Le Groupe d’études sur le Congo (GEC) de l’Université de New York a par exemple estimé lundi que la frange des 40 millions d’électeurs en zone rurale, peu familiers des nouvelles technologies, auront du mal à se servir de ces machines.
Dans un communiqué publié mardi, la Céni a de son coté indiqué qu’elle avait lancé « deux appels d’offres internationaux dont un pour l’audit du fichier électoral et l’autre pour la certification de la machine à voter ».
A propos du fichier électoral présenté vendredi, la Céni a également indiqué qu’elle avait porté plainte lundi auprès du parquet général contre les auteurs d’inscriptions multiples et irrégulières, après avoira supprimé des listes électorales plus de 5 millions de doublons et plus 900.000 enfants.