Sénégal : Un deuxième maire issu de l’opposition inculpé et écroué
L’opposant Barthélémy Dias, proche du maire de Dakar Khalifa Sall, condamné le 30 mars à cinq ans de prison pour « escroquerie », a été écroué à son tour, ce mardi pour «outrage à magistrat» et sera jugé vendredi en flagrant délit, a indiqué sa défense.
Dias élu de l’opposition sénégalaise, a été arrêté pour avoir tenu dans la presse des propos jugés désobligeants envers les magistrats vendredi, suite à la condamnation du maire de Dakar, Khalifa Sall, selon la presse locale. Le député s’en était violemment pris aux juges après l’annonce de cette condamnation.
Dias « a tenu des propos insultants à l’endroit des magistrats » et qui «constituent une atteinte intolérable à l’honorabilité des magistrats concernés et au-delà, à la dignité de la justice tout entière », a écrit samedi le syndicat de la magistrature sénégalaise (UMS) dans un communiqué.
Selon son avocat Me Cheikh Khouraissi Bâ, « il a été inculpé pour outrage à magistrat, discrédit sur l’ordre judiciaire et une décision de justice et avoir provoqué un attroupement non armé » et sera jugé vendredi en « flagrant délit ».Dias était depuis vendredi soir en garde à vue dans une gendarmerie de Dakar la capitale.
Barthélémy Dias et Khalifa Sall sont des dissidents du Parti socialiste (PS), membre de la coalition présidentielle. Ils font partie des responsables de ce parti exclus en décembre pour « violences, indiscipline et activités politiques concurrentes ».
Khalifa Sall, maire de Dakar, été condamné vendredi à cinq ans de prison et plus de 7.600 euros d’amende pour « escroquerie sur les deniers publics et faux en écriture » sur un montant d’environ 2,5 millions d’euros.
Il lui est reproché d’avoir, entre 2011 et 2015, retiré ce montant des caisses de la ville de Dakar sur la base de fausses factures pour acheter des denrées alimentaires qui n’ont jamais été livrées.
Cependant, ses partisans imputent ses déboires judiciaires à son statut d’opposant au chef de l’Etat, Macky Sall qui, selon eux, l’a traduit en justice pour l’empêcher de se présenter à la présidentielle de 2019.