Le président égyptien Al-Sissi réélu avec plus de 90% des voix
Le président sortant Abdel Fattah Al-Sissi a été réélu sans surprise, à la présidence de l’Egypte avec plus de 90% des voix, selon les premières estimations publiées jeudi par la presse d’Etat, lors d’un scrutin dont l’unique véritable enjeu était le taux de participation, estimé à environ 40%.
En attendant les résultats officiels, prévus lundi 2 avril, la presse d’État a annoncé la victoire écrasante du président égyptien pour un second mandat de quatre ans.
Selon le quotidien Al-Ahram, al-Sissi a obtenu 92% des voix, et environ 23 millions de personnes ont participé au scrutin, sur quelque 60 millions d’électeurs. Le quotidien d’Etat Akhbar al-Yaoum et l’agence officielle Mena fournissent des chiffres similaires.
Déjà élu en 2014 pour son premier mandat, avec 96,9% des voix, le président al-Sissi était assuré de sa réélection lors de ce nouveau scrutin suite aux arrestations des autres candidats potentiels.
Les électeurs devaient faire le choix entre le président sortant, 63 ans et grand favori, et Moussa Mostafa Moussa, 65 ans, l’un des plus fervents partisans du président sortant, qui s’est lancé dans la course pour lui éviter d’avoir à se présenter seul. La surprise était que cet inconnu du grand public a d’ailleurs remporté 3% des voix selon les estimations d’Al-Ahram.
Dans un entretien télévisé avant le scrutin, le président al-Sissi a affirmé que l’absence de concurrents sérieux n’était pas de son fait. « J’aurais aimé que soient présents un, deux, trois ou 10 des meilleurs » candidats.
Véritable enjeu du scrutin, le taux de participation a avoisiné selon la presse d’Etat, les 40% contre 37% après deux jours de scrutin, puis 47,5% après une prolongation d’une journée, à la présidentielle de 2014.
L’Autorité nationale des élections avait annoncé mercredi que les abstentionnistes seront sanctionnés. «Ce n’est pas quelque chose de nouveau», avait insisté son porte-parole, Chérif lors d’une conférence de presse mercredi. Il s’agit d’une loi qui n’a jamais été appliquée et qui punit d’une amende de maximum 500 livres égyptiennes (22 euros) «tous ceux qui, sans excuse, ne votent pas».
Cinquième président égyptien issu des rangs de l’armée depuis la chute de la monarchie dans le pays des pharaons en 1952, Abdel Fattah Al-Sissi est accusé de réprimer l’opposition aussi bien islamiste que libérale et laïque.
Par ailleurs, trente journalistes sont actuellement emprisonnés en Egypte, selon Reporters sans frontières (RSF), et près de 500 sites internet sont bloqués en raison de leur positions contre le régime en place au Caire.