Burkina : La décision d’extradition de François Compaoré attendue le 13 juin
L’extradition au Burkina Faso, de François comparé, le frère de l’ancien président déchu Blaise Compaoré, arrêté fin octobre à l’aéroport Roissy Charles de Gaulle de Paris, sera décidée le 13 juin prochain, a annoncé ce mercredi la chambre d’instruction de la Cour d’appel de Paris.
Agé de 64 ans, François Compaoré est poursuivi par la justice de son pays, pour «incitation à assassinat» dans l’enquête sur la mort en 1998 du journaliste burkinabé Norbert Zongo. Ses avocats ont dénoncé mercredi des failles dans la demande d’extradition émise par le Burkina, et demandé qu’elle soit écartée.
Me Pierre-Olivier Sur a même balayé l’existence de documents qui, selon la justice burkinabè, incrimineraient son client. Il a également plaidé le risque de voir la peine de mort s’appliquer à son client, en dépit des assurances fournies par les autorités du Burkina Faso.
L’avocate représentant le Burkina Faso, Me Anta Guissé, a pour sa part soutenu que le dossier avait été rouvert par la justice burkinabè, en raison d’un arrêt de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples de 2014.
Dans cet arrêt, rappelle l’avocate, la Cour Africaine avait condamné le Burkina Faso pour avoir manqué de diligence dans son enquête sur l’assassinat du journaliste Norbert Zongo et de trois de ses compagnons dans leur véhicule à Sapouy dans le sud du Burkina Faso.
A l’inverse, Me Mathias Chichportich, qui défendait lui aussi François Compaoré, a fait valoir que, selon cet arrêt, François Compaoré avait bien été entendu par la justice de son pays en tant que témoin et qu’il ne pouvait pas être reproché à l’Etat burkinabè, alors dirigé par son frère, d’avoir fait obstruction à la justice dans cette affaire.
L’avocate générale de la Cour d’appel avait pour sa part demandé un complément d’informations, relevant notamment un manque de pièces dans le dossier pour pouvoir statuer sur l’extradition.
Lors d’une audience en décembre, François Compaoré, a indiqué à la justice française qu’il ne souhaitait pas être jugé au Burkina.