Centrafrique: Un groupe armé se dit «prêt à se battre» contre la Minusca à Bangui
Le principal groupe armé du quartier musulman de Bangui PK5, a affirmé mercredi, être «prêt à se battre» contre les soldats de la mission de l’ONU en Centrafrique (Minusca), rejetant ainsi l’ultimatum imposé aux groupes armés du quartier pour déposer les armes.
Si les forces de la Minusca «veulent la guerre, ils n’ont qu’à dire aux populations de quitter le quartier et on va se battre», a déclaré à la presse Nimery Matar Jamous, alias « Force », leader d’un des principaux groupes armés du PK5, un quartier musulman et poumon économique de la capitale.
Cette sortie intervient alors que selon plusieurs habitants du quartier PK5, la Minusca a fixé à dimanche un ultimatum aux groupes armés du quartier pour désarmer, sinon leurs bases seront démantelées de force.
La Minusca n’a pas immédiatement réagi mais le 21 mars, elle avait dénoncé les «pratiques mafieuses» de ces groupes armés. Ils «doivent comprendre que le temps est venu de cesser leurs pratiques violentes et frauduleuses», avait déclaré à la presse Hervé Verhoosel, porte-parole de la Minusca.
La Minusca avait, en effet, déployé des troupes fin janvier dans le PK5, après une flambée de violences début 2018. En janvier, une partie du marché du quartier avait brûlé et plusieurs personnes avaient été tuées par balles dans des affrontements entre groupes armés.
Mi-février, en raison de leur persistance, l’association des commerçants du PK5 (ACK), qui se dit victime d’intimidation, de violences et d’exactions, avait demandé à la Minusca de démanteler les groupes autoproclamés d’autodéfense.
Le PK5 est un quartier qui abrite les musulmans centrafricains souvent associés à la rébellion de la Séléka qui a renversé le président Bozizé en 2013 et plongé le pays dans la violence. L’ex-rébellion a été expulsée de Bangui en 2014 par une intervention militaire internationale.