Large victoire du camp présidentiel aux premières sénatoriales en Côte d’Ivoire
La coalition Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) au pouvoir en Côte d’Ivoire, a remporté une écrasante victoire aux premières élections sénatoriales du pays, remportant 50 des 66 sièges en jeu, en l’absence de l’opposition qui boycottait le scrutin.
Si le RHDP obtient 50 des 66 sièges en jeu, les indépendants ont réussi à s’imposer dans huit circonscriptions avec mêmes quelques surprises à Bouaké et Yamoussoukro.
A Yamoussoukro,la capitale administrative, patrie de l’ancien président Félix Houphouët-Boigny dont le RHDP se réclame, le pouvoir n’as pas réussi à dompter la liste indépendante, avec la victoire de Léon LoukouKouamé qui bat nettement Jean Kouakou Kouadio (60% contre 40%).
À Bouaké, l’ex siège de la rébellion, point de départ des dernières mutineries dans l’armée, le pouvoir a perdu dans les mêmes proportions, avec la victoire de la liste indépendante de Alain Cocauthrey Abla Kouakou.
« C’est la déception la plus totale. Nous n’avons pas compris comment certains ont pu nous lâcher pour aller voter pour les indépendants. C’est dur mais nous allons acceptons cette défaite, mais les conséquences risquent d’être graves » a reconnu Bazoumana Barro, conseiller municipal à Bouaké.
« C’est la base qui vient de s’exprimer », s’est quant à lui félicité Christophe Koffi, membre du parti de Ouattara qui a soutenu la liste des indépendants, des dissidents.
Cependant, l’ex-Premier ministre Jeannot Ahoussou Kouadio pressentit pour diriger le Sénat, remporte le Bélier avec 75% des voix. Au sein du gouvernement depuis 2011, il est aussi député à l’assemblée nationale.
Les 33 derniers sénateurs seront non pas élus mais désignés par le président Alassane Ouattara pour siéger à Yamoussoukro en avril prochain.
L’opposition ainsi que la société civile avaient critiqué le scrutin et demandé sonreport, soulignant notamment qu’il aurait été plus juste de tenir l’élection de ce premier Sénat après les élections locales qui doivent avoir lieu cette année également, à une date restant à fixer.
L’opposition demande surtout une réforme de la Commission électorale indépendante (CEI) qu’elle accuse d’être en faveur du pouvoir, avant toute élection sénatoriale ou municipale mais surtout avant la présidentielle de 2020. Le Sénat a été créé par la nouvelle Constitution de 2016, approuvée par référendum.