Côte d’Ivoire : Interdiction d’une manifestation de l’opposition à Abidjan
Les forces de l’ordre ont empêché jeudi à Abidjan, une manifestation de la plateforme d’opposition ivoirienne «Ensemble pour la démocratie et la souveraineté» (EDS), une coalition qui regroupe des partis politiques, dont le Front populaire ivoirien (FPI), le parti de l’ex-président Laurent Gbagbo, dirigé par Sangaré Aboudramane.
Vers 7h30, la police a chargé quelques dizaines de manifestants qui se dirigeaient vers le point de rassemblement de la manifestation, le monument des Martyrs à Adjamé, un quartier populaire d’Abidjan, les dispersant à l’aide de gaz lacrymogènes. Au moins une dizaine de personnes ont été arrêtées, dont un porte-parole d’EDS, Jean-Gervais Tcheide, interpellé alors qu’il donnait une interview à des journalistes.
Le président d’EDS Georges Armand Ouegnin s’est déclaré « scandalisé par cette atteinte grave à la liberté d’expression ». La manifestation avait été interdite mercredi soir à 18H00 par les autorités, selon lui, faute d’accord sur son parcours.Une thèse confirmée par le ministère de l’Intérieur qui estime que « le tracé aurait perturbé la circulation ».
Les autorités ont en revanche autorisé l’initiative de l’autre branche du FPI dirigée par Pascal Affi N’Guessan qui a appelé à un rassemblement devant la Commission électorale indépendante (CEI). Malgré quelques tensions entre une dizaine de ses partisans et la police, M. Affia pu déposer un mémorandum signé par une plateforme regroupant 20 partis, au directeur de cabinet du président de la CEI, Youssouf Bakayoko.
L’opposition ivoirienne demande au pouvoir des négociations pour le changement de la composition de la commission électorale, qui compte huit membres du pouvoir contre quatre de l’opposition, avant les prochaines élections sénatoriales prévu ce samedi 24 mars, et les élections municipales et régionales au courant de cette année, à une date indéterminée.
«Nous avons décidé de ne pas reconnaître le résultat de ces élections et le Sénat qui sera mis en place. Nous allons saisir toutes les instances internationales pour qu’il ne soit pas reconnu par la communauté internationale », a prévenu jeudi Affi.
De son côté, la plateforme des organisations de la société civile pour l’observation des Elections en Côte d’ivoire (POECI) a accusé jeudi le gouvernement de vouloir une chambre «monocolore». «Les élections sénatoriales devraient intervenir après les élections locales», a soutenu Bamba Sindou, coordonnateur de la POECI.