Zimbabwe : Publication d’une liste de fraudeurs ayant fait fuir des capitaux du pays
Les autorités zimbabwéennes ont publié ce lundi la liste de ceux qui ont refusé de rapatrier les capitaux sortis illégalement du pays pendant le règne de l’ex-président Robert Mugabe.
La publication de leur nom intervient après l’expiration d’un ultimatum de trois mois accordé aux entreprises et particuliers pour qu’ils rapatrient lesdits fonds expatriés.
Peu après son accession au pouvoir en novembre dernier, le nouveau chef de l’Etat Emmerson Mnangagwa avait lancé un ultimatum de trois mois aux entreprises et particuliers pour qu’ils rapatrient l’argent sorti du Zimbabwe qui est plongé dans une grave crise économique et financière cumulée à un taux de chômage de plus de 90% et à un manque criant de liquidités.
Après l’expiration de l’ultimatum, les enquêtes révèlent qu’au total 1,4 milliard de dollars de revenus ont quitté illégalement le pays, a annoncé lundi le président Mnangagwa. Sur cette somme, seuls 591 millions ont été rapatriés dans le cadre de l’amnistie offerte aux fraudeurs, a-t-il ajouté.
Les autorités ont par ailleurs publié la liste des 1.403 contrevenants qui ont «refusé, ignoré ou négligé» l’offre d’amnistie. Les compagnies minières sont les principaux contrevenants, selon la liste dans laquelle figurent notamment African Associated Mines (62 millions de dollars) et l’entreprise diamantifère Marange, une joint-venture entre le gouvernement zimbabwéen et des investisseurs chinois (54,2 millions de dollars).
Les autorités du pays «n’ont pas d’autre solution que de contraindre ces entités et individus à répondre et, si nécessaire, de veiller à ce que les responsables de transferts illégaux soient jugés», a prévenu le président Mnangagwa dans un communiqué.
La liste comprend également plusieurs hommes d’affaires chinois et des personnalités zimbabwéennes dont Elias Musakwa, un musicien connu, candidat aux législatives de cette année sous l’étiquette du parti au pouvoir, la Zanu-PF.
Le nouveau président Mnangagwa, candidat de la Zanu-PF à la présidentielle, ne cesse de répéter que les élections de 2018 seront transparentes et pacifiques.
L’Union européenne a entamé lundi une visite dans le pays en vue du déploiement éventuel de ses observateurs aux élections générales prévues en juillet 2018, les premières depuis la chute de l’ancien président Robert Mugabe.