Burundi : La date du référendum constitutionnel controversé fixée au 17 mai
La date du référendum controversé sur une réforme constitutionnelle qui pourrait permettre au président burundais, Pierre Nkurunziza de se maintenir au pouvoir jusqu’en 2034, a été fixé au 17 mai, selon un décret présidentiel signé ce dimanche.
Le gouvernement a adopté fin octobre 2017 un projet de révision de la Constitution, soumis à référendum, qui permettrait au président Nkurunziza au pouvoir depuis 2005, de briguer à partir de 2020, deux mandats de sept ans à la tête du pays. Le projet a été critiqué par l’opposition congolaise et la communauté internationale, notamment l’Union Africaine.
Le décret signé dimanche précise que la réforme sera adoptée si la proportion de votes favorables est de 50% plus une voix, et que les partis ou individus souhaitant participer à la campagne pour ou contre cette réforme doivent s’inscrire auprès de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) entre le 23 mars et le 6 avril.
Cette campagne officielle ne commencera que deux semaines avant le référendum, et personne n’est encore autorisé à défendre ouvertement le oui ou le non. Mais l’opposition dénonce un « deux poids-deux mesures flagrant », estimant que les ministres et responsables du parti au pouvoir (Cndd-FDD) n’hésitent pas à faire campagne pour le oui, notamment au cours d’une « campagne d’explication » lancée le 12 décembre par le gouvernement.
Pendant ce temps, plusieurs dizaines de militants de l’opposition ont été arrêtés sous l’accusation de promouvoir le non, depuis le début de la campagne d’explication pour ce référendum.
Alors que la Ceni avait indiqué le 20 février que plus de 5 millions de Burundais s’étaient inscrits sur les listes électorales pour le référendum et pour les élections générales de 2020, l’opposition dénonce également des enrôlements forcés d’électeurs pour faire face selon elle « au peu d’engouement » de la population pour ce référendum.
La révision constitutionnelle « signe la mort » de l’Accord de paix signé en 2000 à Arusha, lequel avait ouvert la voie à la fin de la guerre civile (1993-2006) ayant fait plus de 300.000 morts, estime les opposants.