Israël : La justice suspend un plan d’expulsion de milliers d’Africains
La Cour suprême israélienne a suspendu ce jeudi, le projet du gouvernement Benjamin Netanyahu visant l’expulsion prochainement de milliers de migrants africains entrés illégalement dans le pays.
«Nous prenons ici un ordre provisoire interdisant (à l’Etat) d’expulser des clandestins vers un pays tiers » en vertu du plan gouvernemental, a dit la Cour. La justice, saisie par des organisations de défense des migrants, a gelé le plan jusqu’au 26 mars, donnant à l’Etat jusqu’à cette date pour fournir l’argumentaire légal détaillé sur lequel repose ce plan.
Le gouvernement de Benjamin Netanyahu veut expulser des milliers d’Erythréens et de Soudanais entrés illégalement dans le pays et qui n’ont pas de demande d’asile en cours d’instruction. Ce plan concerne dans un premier temps, les hommes seuls qui n’ont pas soumis de demande d’asile ou dont la demande a été rejetée.
Les concernés ont le choix entre partir d’ici à début avril pour leur pays d’origine ou pour un pays tiers, sinon ils iront en prison indéfiniment. Le plan du gouvernement a suscité de nombreuses critiques, notamment du Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU, mais aussi en Israël de certains survivants de la Shoah.
Fin février, des centaines de migrants africains se sont mis en grève de la faim quand Israël a mené les premières arrestations en vertu de ce plan controversé.
Les autorités avaient transféré les sept premiers migrants érythréens qui étaient détenus jusqu’alors au centre de rétention d’Holot (sud) et qui ont refusé de partir, a déclaré Adi Drori-Avraham, de l’Organisation d’aide pour les réfugiés et demandeurs d’asile en Israël (Aid Organisation for Refugees and Asylum Seekers in Israel).
« Apparemment, ces sept premiers migrants avaient passé le délai d’un mois qui leur avait été donné par les autorités pour choisir entre l’expulsion vers le Rwanda ou la prison », a-t-elle ajouté.
Les migrants africains sont arrivés très majoritairement après 2007 en s’infiltrant à partir du Sinaï égyptien. La frontière à l’époque poreuse avec l’Egypte a depuis été rendue quasiment hermétique, ce qui a mis fin aux passages clandestins.