Maroc : Report au 29 mars du procès du journaliste Bouachrine poursuivi pour «violences sexuelles»
Le procès du directeur du journal marocain indépendant «Akhbar Alyoum», Taoufiq Bouachrine poursuivi pour des «violences sexuelles» a été ajourné au 29 mars à la demande des parties après la séance de ce jeudi dans un tribunal de Casablanca.
«Les avocats des deux parties ont demandé de reporter les débats en raison de la présence de nouveaux avocats qui ont demandé à mieux préparer leur plaidoirie», a déclaré à la presse, Me Mohamed Ziane. Le président de la cour a accédé à cette requête et a ajourné les débats au 29 mars.
Bouachrine, journaliste de 49 ans, sur qui, pèse des charges de «traite d’êtres humains», «violences sexuelles», «abus de pouvoir à des fins sexuelles», «viol et tentative de viol» et «attentat à la pudeur avec violence», est connu pour sa liberté de ton. Il a été arrêté le 23 février dans les locaux du quotidien arabophone indépendant qu’il dirige.
Les actes qui lui sont reprochés auraient été commis à l’encontre de huit plaignantes, selon les autorités judiciaires marocaines. Certains évoquent une «grave affaire» sans lien avec ses positions éditoriales, appelant au respect de ses victimes présumées, quand d’autres y voient notamment un «coup monté».
L’affaire a connu de nouveaux rebondissements quand une journaliste qui figurait parmi les plaignantes a démenti dans la presse avoir été victime de harcèlement et déposé plainte contre la police judiciaire.
Le parquet a décidé de la poursuivre en début de semaine pour «fausse déposition». Un autre journaliste qui a pris la défense du directeur de journal sur Facebook, dans un texte où il dénonce un «piège tendu à Taoufiq Bouachrine», a également été poursuivi pour «insulte à des institutions organisées».
Lors de la première séance du procès, la défense a dénoncé un «procès politique et inéquitable», regrettant qu’il n’y ait pas eu de confrontation entre l’accusé et les plaignantes, et appelé à ce que celles-ci viennent témoigner devant la cour. Les avocats de la partie civile ont quant à eux, insisté sur l’importance «d’assurer la protection» des plaignantes, qui auraient «reçu des menaces».
Les plaintes pour viol sont très rares au Maroc car les victimes redoutent les effets sur leur réputation dans une société qui reste largement conservatrice et craignent d’être elles-mêmes poursuivies, vu que les relations sexuelles hors mariage sont interdites dans le royaume.