Sierra Leone /Présidentielle: Bio et Kamara au coude à coude selon des résultats partiels
Les deux principaux candidats à l’élection présidentielle en Sierra Leone, disputée mercredi, s’acheminaient lundi, vers un second tour avec 42 à 43% des suffrages, sur la base du dépouillement des trois quarts des bulletins de vote.
Selon la loi électorale Sierra léonaise, si aucun des 16 candidats à la présidentielle n’obtient 55 % des voix, un second tour doit être organisé deux semaines après la proclamation des résultats définitifs du premier tour. Cette hypothèse semble se confirmer car les deux principaux candidats sont au coude-à-coude.
Julius Maada Bio, candidat du Parti du peuple de Sierra Leone (SLPP) et éphémère chef de junte en 1996, a pris une très courte avance de quinze mille voix soit une différence de 0,7%. Il totalise 43,3% des suffrages contre 42,6% des voix glanées par l’ex-ministre des Affaires étrangères Samura Kamara du parti présidentiel.
Parmi les autres candidats, avec 7% des suffrages, Kandeh Yumkella, l’ancien sous-secrétaire général des Nations unies qui était en lice sous les couleurs de la Grande coalition nationale, pourrait jouer le rôle d’arbitre entre les deux partis qui se succèdent au pouvoir depuis l’indépendance en 1961. Il est suivi de Samuel Sam-Sumana, de la Coalition pour le changement (C4C) qui a obtenu 3,4% des voix selon les résultats partiels.
Dans une «déclaration préliminaire», la mission d’observateurs de l’Union européenne (UE) a donné crédit à la commission électorale nationale (NEC) d’avoir «assuré jusqu’à présent un processus électoral transparent, crédible et bien organisé».
L’UE a annoncé avoir déployé une centaine d’observateurs « dans plus de 400 bureaux de vote, dans toutes les provinces», auxquels s’ajoutent plus de 150 autres de l’Union africaine, de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEAO), et du Commonwealth.
Le président sortant, Ernest Bai Koroma, se retire au terme de son second mandat, ne pouvant constitutionnellement en briguer un troisième, et la campagne électorale pour lui trouver un successeur s’est déroulée globalement dans le calme, un succès pour ce pays qui a connu une violente guerre civile au cours des années 1990.
Le successeur de Koroma doit redynamiser une économie éprouvée par la grave crise de santé publique consécutive à la propagation du virus Ebola en 2014-2015, qui a fait 4.000 morts, ainsi que par la chute des cours des matières premières qui a aggravé l’état de santé de l’économie du pays.