La coalition de l’opposition togolaise rejette un 4ème mandat de Faure Gnassingbé
L’opposition au Togo «n’accepterait en aucun cas, un accord qui puisse permettre au président Faure Gnassingbé de briguer un quatrième mandat», a souligné jeudi, la coalition des 14 partis de l’opposition en revenant sur les points d’achoppement des discussions avec le parti au pouvoir.
La coalition des 14 partis de l’opposition a fait savoir que c’est le retour à la constitution de 1992 dans sa version originelle qui divise les deux parties et «bloque les échanges», ont indiqué les dirigeants de la coalition lors d’une conférence de presse ce jeudi à Lomé.
Suspendu pour deux semaines, le dialogue politique ne pourra reprendre que si les autres mesures d’apaisement sont effectivement mises en œuvre, fait noter la coalition.
Parmi ces mesures : la levée du siège à Bafilo, à Sokodé et à Mango, dans le nord du pays, l’élaboration d’une procédure pour le retour des exilés, notamment le leader du Parti national panafricain (PNP), Atchadam Tikpi qui a fui à Accra au Ghana, par craintes pour son intégrité physique.
La coalition demande aussi le retour des déplacés et l’arrêt des persécutions et poursuites contre les militants et dirigeants de l’opposition, précisant que «ces points permettrons à tous les responsables de l’opposition de participer au dialogue en toute sécurité».
Ce dialogue politique très attendu s’est ouvert 19 février, six mois après le début de la crise togolaise. Depuis septembre, des marches populaires rassemblent des milliers, voire des dizaines de milliers de personnes qui battent le pavé pour exiger la démission du président Faure Gnassingbé et la limitation à deux, le nombre des mandats présidentiels.
Le président Gnassingbé a succédé en 2005 à son père, le général Gnassingbé Eyadéma, qui avait dirigé le pays pendant 38 ans. Il en est aujourd’hui à son troisième mandat, après avoir été réélu lors de scrutins contestés par l’opposition, en 2010 et en 2015.
Le facilitateur Nana Akufo-Addo, président de la république du Ghana, a, dès le début des discussions, exhorté les deux camps de la classe politique togolaise à faire preuve d’ouverture afin de trouver des solutions à cette crise.