Tanzanie : Le principal parti de l’opposition accuse le pouvoir d’avoir «assassiné» l’un de ses leaders
Un dirigeant local du Chadema, principal parti de l’opposition tanzanienne a été «assassiné» lundi, dans la capitale économique, Dar-es-Salaam, a affirmé mercredi le président de ce parti, Freeman Mbowe, pointant du doigt des jeunes proches du pouvoir.
Daniel John était responsable du Chadema pour la municipalité de Hananasif, dans le district de Kinondoni, où se déroule actuellement une âpre campagne électorale pour le remplacement du député de la circonscription, qui a démissionné.
«Daniel John a été enlevé lundi en pleine rue, par des hommes en voiture, en compagnie d’un de ses amis, un dénommé Reginald Mallya», selon Freeman Mbowe. «Ils ont été battus, torturés. Ceux qui les torturaient leur demandaient pourquoi ils faisaient campagne pour le candidat du Chadema», a-t-il poursuivi, disant s’appuyer sur le témoignage de Mallya, qui a survécu à cette mésaventure.
«…Ce sont des Green Guards (la ligue de jeunesse du Chamacha Mapinduzi/CCM, le parti au pouvoir) qui les ont enlevés», a affirmé Mbowe, également député et chef de l’opposition au Parlement.
Selon lui, les responsables du Chadema à Dar es Salaam ont découvert à l’hôpital national de Muhimbili un corps qui venait d’y être emmené par la police. L’épouse de Daniel John a alors identifié le corps de son époux, qui portait des traces de coups de machette à la tête, selon Mbowe.
En septembre 2017, le député Tundu Lissu, également membre du Chadema et numéro deux de l’opposition au Parlement, avait été atteint de plusieurs balles à son domicile. Celui qui est également président de l’Ordre des avocats de son pays, est actuellement hospitalisé à Bruxelles, après des mois de soins intensifs au Kenya.
Le Chadema accuse le parti au pouvoir qui «veut tout obtenir par la force» d’être derrière ces agressions meurtrières.
L’Eglise catholique de Tanzanie a dénoncé, la semaine dernière, les violations des principes démocratiques et de la liberté d’expression par le gouvernement du président John Magufuli, en lui reprochant de mettre ainsi en péril «l’unité nationale», dans une lettre pastorale publiée dimanche.