La Banque Mondiale appelle la Côte d’Ivoire à rattraper son retard technologique «pour atteindre l’émergence»
La Côte d’Ivoire doit rattraper son retard technologique si elle veut devenir un pays émergent, a estimé la Banque Mondiale dans un rapport rendu public à Abidjan intitulé «Aux portes du paradis – Comment la Côte d’Ivoire peut rattraper son retard technologique».
Alors que les autorités ivoiriennes ambitionnent de réaliser «l’émergence à l’horizon 2020», la Banque Mondiale a estime que «si le pays a retrouvé une forte croissance après plus d’une décennie d’instabilité politique, son objectif de devenir un pays émergent ne pourra être atteint sans des entreprises plus performantes».
«En Côte d’Ivoire, la productivité du travail et du capital d’une entreprise est généralement trois à quatre fois inférieure à celle d’une entreprise en Indonésie, au Maroc ou en Chine », et ce « dans tous les secteurs de l’économie », selon ce rapport intitulé « Aux portes du paradis – Comment la Côte d’Ivoire peut rattraper son retard technologique »,
Les entreprises « n’utilisent pas des technologies modernes et n’investissent pratiquement pas dans la recherche et l’innovation, moitié moins que la moyenne observée dans les autres pays africains », précise l’institution. Elle rappelle que « le niveau actuel du revenu par habitant reste aujourd’hui inférieur à celui du début des années 1980 ». Le taux de pauvreté avoisine 45%, contre moins de 10% à l’aube des années 1980.
La Banque Mondiale appelle donc la Côte d’Ivoire à «changer de stratégie en urgence». Pour y arriver, le directeur des opérations pour la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Burkina Faso et le Togo, Pierre Laporte préconise la diffusion des nouvelles technologies avec une ouverture vers l’extérieur, notamment à travers des partenariats «intelligents» avec des entreprises étrangères.
La deuxième action porte sur le renforcement des capacités locales car l’adoption et surtout l’adaptation des nouvelles technologies va nécessiter encore plus de compétences de la part des entrepreneurs et de la main d’œuvre dans le pays. L’institution appelle aussi les autorités ivoiriennes à investir pour «abaisser les coûts de transports physiques et virtuels», citant notamment le besoin d’améliorer la performance des ports ivoiriens, «une priorité», ainsi que les coûts de la téléphonie mobile et internet, «1,5 à 3 fois plus chers qu’au Ghana», pays voisin.