Afrique du Sud- ANC : Le discours de Zuma sur l’état de la Nation reporté
Alors que la question du départ anticipé du président sud-africain Jacob Zuma, divise profondément son parti, le Congrès National Africain (ANC) depuis des semaines, la présidente du Parlement, Baleka Mbete a pris une décision historique ce mardi en reportant à une date indéterminée, le discours du président sur l’état de la Nation qui était prévu demain jeudi.
«Nous avons pensé qu’il était nécessaire d’assurer un climat politique plus propice» au discours du président, a justifié la présidente du Parlement, Baleka Mbete, craignant que l’intervention de Zuma devant les parlementaires ne soit fortement perturbée.
Depuis des années, l’opposition sud-africaine demande le départ du président Jacob Zuma, éclaboussé par de nombreux scandales de corruption. Les députés de l’opposition ont déposé une nouvelle motion de défiance contre le président qui doit être soumise au vote le 22 février.
En plus, depuis des semaines, le Congrès national africain au pouvoir depuis la fin du régime d’apartheid en 1994, se déchire sur le sort à réserver au président Zuma.
Les divisions au sein du parti ont éclaté dans la rue lundi, devant le quartier général de l’ANC, où pro et anti-Zuma s’étaient donné rendez-vous pour faire entendre leur voix. «Nous sommes ici pour défendre le quartier général de l’ANC et la direction élue» fin décembre, à savoir Cyril Ramaphosa, le nouveau chef de l’ANC, a déclaré un anti-Zuma, Thabang Setona.
«On est là pour soutenir le président, pour qu’il termine son mandat. (…) Il ne va pas partir à cause de tensions internes, il ne va pas être renversé par le capital blanc», a réagi Abie Letsoalo, du mouvement BLF (Black Land First).
Dimanche soir, la direction du parti a rencontré Jacob Zuma dans sa résidence de Pretoria. Selon plusieurs sources proches du parti, le chef de l’Etat, a catégoriquement exclu de démissionner.
En 2008, c’est le NEC (comité national exécutif de l’ANC) qui avait révoqué le président Thabo Mbeki, contraint dans la foulée de démissionner.