L’ONU note une hausse «exceptionnelle» en 2017 des «exécutions arbitraires» en RDC
Les «exécutions extrajudiciaires et arbitraires» perpétrées par les forces de sécurité en République démocratique du Congo (RDC) ont connu «une augmentation exceptionnelle» de 146% en 2017, principalement en raison de la crise au Kasaï, s’inquiètent dans son rapport annuel l’Organisation des Nations Unies à Kinshasa.
Selon le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme en RDC, cette hausse «s’explique largement» par les violences au Kasaï (au moins 752 personnes exécutées, dont 30 femmes et 162 enfants).
Au total, les Nations unies ont enregistré 6.497 violations des droits de l’homme en 2017 (atteinte à la vie, mais aussi à l’intégrité physique, à la sécurité, à la propriété, aux libertés fondamentales, travaux forcés…) soit +25% en un an.
L’ONU met en cause les miliciens dont ceux «de Kamwina Nsapu» qui «ont été responsables de la mort d’au moins 79 civils, dont sept femmes et neuf enfants».
Quand, «les membres de la milice des Bana Mura, soupçonnés d’agir avec le soutien actif des militaires des FARDC, sont responsables de la mort d’au moins 67 civils, dont neuf femmes et 21 enfants».
Dans toute la RDC, «l’ensemble des groupes armés sont, eux aussi, responsables d’un nombre affligeant d’exécutions sommaires» (904 victimes), selon le rapport onusien.
D’un autre côté, «les autorités congolaises ont eu systématiquement recours (…) à des actes de harcèlement d’opposants politiques, des journalistes, et des défenseurs des droits de l’homme dans le but de faire taire les voix perçues comme critique», accuse le rapport.
Au total 1.176 personnes ont été victimes de ces exécutions «par des agents de l’Etat», avance le rapport.
Cependant, «au moins 150 militaires et 51 agents de la police nationale congolaise ont été condamnés pour des actes constituant des violations des droits de l’homme dans l’ensemble des (26) provinces de la RDC», ce qui traduit «un effort des autorités judiciaires en matière de lutte contre l’impunité», précise le rapport.
Les violences au Kasaï (centre) se sont exacerbées après la mort en août 2016 du chef coutumier Kamwina Nsapu tué par les forces de sécurité.