Togo-Réformes : Des milliers de femmes manifestent contre le pouvoir à Lomé
Des milliers de femmes ont manifesté samedi à Lomé, à l’appel d’une Coalition de 14 partis politiques de l’opposition qui organise des marches quasi hebdomadaires, contre le pouvoir du président Faure Gnassingbé depuis le début du mois de septembre 2017.
Partis de trois points de rassemblements différents, les femmes pour la plupart vêtues de noir, accompagnées de nombreux hommes et des responsables de l’opposition, ont marché durant plusieurs heures dans la capitale togolaise. Le chef de file de l’opposition Jean-Pierre Fabre, a salué ce qu’il a qualifié de «belle initiative» des femmes «face au refus du pouvoir d’avancer».
«Nous allons désormais prendre notre destin en main car c’est nous qui souffrons le plus dans nos familles de cette situation (…). Il n’y a pas de travail et l’activité économique est au ralenti», a déclaré à l’AFP, une commerçante de Lomé. «Si les gens veulent discuter, que les discussions soient cette fois-ci sincères et que tous les sujets soient abordés pour une alternance au Togo», a-t-elle plaidé.
Une délégation de la coalition de l’opposition s’est notamment rendue à Accra et à Conakry, sur une invitation des présidents ghanéen et guinéen, médiateurs de la crise.
Au sortir de cette rencontre, le président Alpha Condé a promis d’envoyer une délégation à Lomé pour «examiner les revendications de l’opposition», proposant que le dialogue se tienne du 23 au 26 janvier.
L’opposition exige des «mesures d’apaisement», notamment la libération de manifestants toujours détenus et le retrait des forces de sécurité dans le nord du pays, avant le début de ce dialogue.
Le gouvernement a promis d’organiser un référendum pour faire adopter une réforme prévoyant notamment une limitation des mandats présidentiels, mais la mesure prévue n’étant pas rétroactive, elle permettrait à M. Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005, de se présenter aux scrutins de 2020 et de 2025.