Benin : La Cour Constitutionnelle rejette l’interdiction du droit de grève des fonctionnaires
La Cour constitutionnelle du Bénin a cassé jeudi une loi votée le 28 décembre dernier, par le parlement, privant notamment du droit de grèves les militaires, gendarmes, policiers, ainsi que les personnels de la santé et de la justice.
La loi a été défendue début janvier par le président Patrice Talon, qui parlant de cette nouvelle disposition, a dit que ce sont des «choix qui, quoique difficiles, sont nécessaires au redressement de notre pays».
Mais pour les syndicats de fonctionnaires, cette loi qui les exclu du droit de grèves est liberticide. En conséquence, «la Cour constitutionnelle doit aider à sauver les travailleurs contre cette loi», a déclaré cette semaine, Kuassi Cakpo Béssé, responsable d’un syndicat judiciaire.
La cour a suivie les fonctionnaires, en invitant les députés à encadrer le droit de grève plutôt que de le retirer aux travailleurs du secteur de la justice, de la santé et des forces de sécurité.
Cet encadrement pourrait ce faire avec un service minimum, pour empêcher les débordements fâcheux que ce genre de mouvement de débrayage occasionne souvent dans certains secteurs clés, comme la santé, où les gens perdent leur vie, faute de soins.
Les fonctionnaires béninois observaient un mouvement de grève largement suivi mercredi et jeudi, à l’appel des sept centrales syndicales du pays pour demander l’abrogation de cette loi. Lors d’un conseil des ministres mercredi, le gouvernement avait d’ailleurs pris acte de la situation sociale et décidé de suivre tout de près afin qu’il n’y ait pas de conséquences fâcheuses.
Le Bénin, engagé dans des reformes libérales pour faire face au ralentissement économique, a connu ces derniers mois une série de mouvements sociaux pour protester contre la politique économique du président. Des reformes diversement appréciées, concernent également les secteurs de la santé et de l’éducation.