Burundi : Un groupe parlementaire dénonce l’arrestation de quarante-deux opposants
Un groupe parlementaire de l’opposition burundaise a dénoncé jeudi l’arrestation ces dernières semaines, de plus de 40 de ses militants, auxquels le gouvernement reproche de faire campagne avant l’ouverture officielle de la campagne du référendum constitutionnel.
En cas d’adoption par les Burundais, la nouvelle constitution permettrait au président Pierre Nkurunziza, au pouvoir depuis 2005, de briguer à partir de 2020 deux mandats de sept ans.
Depuis le 12 décembre, 42 militants du mouvement Amizero y’Abarundi «ont été arrêtés arbitrairement et emprisonnés sous l’accusation de faire campagne pour le non», a expliqué jeudi son président, le député Pierre-Célestin Ndikumana.
Selon Ndikumana, «la plupart de ces militants ont été arrêtés» uniquement parce qu’ils sont membres de son parti, «sur simple soupçon».
L’opposant dénonce « un deux poids-deux mesures flagrant » car dans le même temps, selon lui, les ministres et responsables du parti au pouvoir (CNDD-FDD) n’ont aucune hésitation à faire campagne pour le oui.
« Si un membre du gouvernement a fait campagne pour le oui, c’est une erreur qui va être corrigée », a affirmé à la presse Gaston Sindimwo, le premier vice-président burundais.
Mais « les opposants qui font campagne pour le non doivent être arrêtés car pour nous, ce sont des rebelles aux instructions du chef de l’État », a-t-il ajouté.
Ce référendum était initialement prévu en février, mais il a été reporté « pour des raisons techniques » par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), qui le prévoit maintenant en mai.
En décembre, Anschaire Nikoyagize, président de la ligue Iteka, organisation membre de la Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH), avait dénoncé une «recrudescence» des arrestations et disparitions d’opposants, ainsi que le climat de «peur généralisée» instauré selon elle par les autorités de ce pays en crise.