Guinée Equatoriale: Zones d’ombre après la « tentative de coup d’Etat »
Les autorités équato-guinéennes ont affirmées jeudi que des affrontements avaient opposé les forces de sécurité à des « mercenaires » près des frontières avec le Cameroun et le Gabon. Des combats qui sont intervenus peu après que Malabo a affirmé avoir déjoué une tentative de « coup d’État » fin décembre.
Au cours de ces affrontements qui ont eu lieu mercredi dans une forêt équato-guinéenne, aux frontières avec le Cameroun et le Gabon, les forces de sécurité ont tué un « mercenaire », selon la télévision d’Etat.
Plus tôt mercredi, le ministre de la Sécurité Nicolas Obama Nchama avait annoncé qu’un « coup d’Etat » avait été déjoué. Selon lui, un groupe de mercenaires étrangers tchadiens, soudanais et centrafricains, à la solde de partis de l’opposition radicale, ont voulu le 24 décembre « attaquer le chef de l’Etat qui se trouvait dans le palais présidentiel de Koete Mongomo pour les fêtes de fin d’année ».
Le principal parti d’opposition de Guinée équatoriale, Citoyens pour l’innovation (CI), s’est directement défendu mercredi de toute implication dans les troubles présumés. « Je ne sais pas ce qu’ils vont inventer, le montage qu’ils vont faire » suite à cette « histoire de coup d’État », s’est inquiété M. Nse Obiang, leader du parti CI.
Le CI qui ne dispose que d’un seul siège sur les 100 que compte le parlement, dénonce des « dizaines » d’arrestations de ses militants, dans la capitale politique Malabo et économique Bata, depuis les dernières législatives. « On est en train d’organiser une guerre car ils disent que j’ai passé beaucoup de temps au pouvoir », avait déclaré en premier le Président Teodoro Obiang Nguema, lors de ses vœux à la nation.
Cette tentative de « coup d’Etat » est une « menace sérieuse de déstabilisation qui concerne toute la sous-région d’Afrique centrale », a pour sa part affirmé le ministre tchadien des Affaires étrangères Mahamat Zen Cherif, mercredi soir à Malabo, après une entrevue avec le président Teodoro Obiang Nguema.
Teodoro Obiang Nguema, âgé de 75 ans et doyen des chefs d’État africains pour la longévité au pouvoir, dirige son pays depuis son accession à la présidence en 1979 par un coup d’État.