Ethiopie: Prochaine libération de prisonniers politiques
Afin de « créer une atmosphère de réconciliation nationale », le Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn a promis mercredi de libérer un certain nombre de prisonniers politiques. M Hailemariam a également fait la promesse de fermer une prison où la torture serait régulièrement pratiquée, selon des défenseurs des droits de l’Homme.
Selon des propos rapportés par la radio-télévision d’État Fana, le premier ministre a pris cette décision dans le but « d’améliorer le consensus national et d’élargir le débat démocratique ».
Depuis près de trois ans en effet, l’Ethiopie est secouée par des vagues de protestations dans plusieurs des Etats-régions qui composent la fédération. Des dizaines de milliers de personnes ont été arrêtées en lien avec ces protestations.
« Nous ne savons pas qui va être libéré. Cela prend du temps pour déterminer qui mérite d’être gracié », a toute fois précisé le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Negeri Lencho.
L’autre annonce importante du Premier ministre est la fermeture prochaine de la prison de Maekelawi (« central » en amharique), centre de torture pendant la période dictatoriale du DERG (1974-1991). Ce lieu, en plein centre de la capitale Addis-Abeba, qui était encore utilisé pour torturer selon des organisations de défense des droits de l’homme, devrait être transformé en musée.
Le nombre exact de prisonniers qui croupissent dans les geôles éthiopiennes n’est pas connu. Mais plus de 21.000 personnes, selon des chiffres officiels, ont été arrêtées dans le cadre de l’état d’urgence instauré entre octobre 2016 et août 2017, dont les deux-tiers ont ensuite été relâchées.
Cet état d’urgence avait été déclaré en réponse à une vague de manifestations anti-gouvernementales sans précédent depuis 25 ans, qui avaient débuté en 2015 et avaient été violemment réprimées par les forces de l’ordre, faisant au moins 940 morts selon la Commission éthiopienne des droits de l’Homme, liée au gouvernement.
En Ethiopie, de nombreux hommes politiques sont emprisonnés, c’est le cas notamment du président du Congrès fédéraliste oromo (OFC), Merera Gudina, et le vice-président de ce parti, Bekele Gerba. De nombreux journalistes sont aussi en détention.