Manifestation de l’opposition au Niger contre la loi des finances jugée «antisociale»
A l’appel de deux coalitions politiques de l’opposition, plusieurs milliers de personnes ont une nouvelle fois manifesté, cette fois sans incidents, dimanche à Niamey contre la loi de finances 2018 qu’elles jugent «antisociale».
Fin octobre, une manifestation contre la même loi de finances avait dégénéré en émeutes. «Vingt-trois policiers avaient alors été blessés, un commissariat incendié et quatorze véhicules détruits, dont dix de la police», selon un bilan du ministère de l’Intérieur.
Le 23 décembre, les autorités de Niamey avaient interdit «pour des raisons de sécurité» une autre manifestation contre le budget 2018, programmée par des organisations de la société civile à Niamey.
La marche de dimanche voulue par deux coalitions politiques de l’opposition, s’est tenue sans incident. Les manifestants ont défilé avant de tenir un meeting devant le siège du Parlement, en scandant «A bas la loi des finances », «A bas le gouvernement» et «Tous égaux devant la loi».
C’est un «ras-le-bol» de l’opposition pour «dénoncer la loi de finances 2018 porteuse de graves difficultés supplémentaires pour les Nigériens», a déclaré Soumama Sanda, un des responsables du Front pour la restauration de la démocratie et la défense de la république (FRDDR), la principale coalition de l’opposition.
La plupart des manifestants arboraient un ruban blanc autour du cou ou au poignet, certaines femmes étaient munies de balais pour symboliser leur volonté de balayer la loi de finances. «Si cette loi est adoptée, tous les prix vont s’envoler et nos foyers en souffriront», s’est inquiété une manifestante.
Le ministre nigérien des Finances, Hassoumi Massoudou, avait toutefois assuré devant les députés que les mesures de la loi de finances 2018 «ne touchent pas les pauvres» mais les «plus riches» et la pression fiscale sera comprise «entre 13% et 16%, soit son niveau de 2015».