Afrique du Sud : Cyril Ramaphosa élu à la tête de l’ANC
L’actuel vice-président Cyril Ramaphosa a battu d’une courte avance (51,8 %) sa rivale Nkosazana Dlamini-Zuma dans la course à la direction du Congrès national africain (ANC), le parti au pouvoir en Afrique du Sud depuis 1994.
Ramaphosa succède ainsi à la tête de l’ANC, un poste qu’occupait le président Jacob Zuma, dont le mandat actuel prend fin en 2019.
Le nouveau président de l’ANC, Ramaphosa a devancé de 179 voix à peine son unique rivale, NkosazanaDlamini Zuma, ancienne présidente de la Commission de l’Union africaine (UA) et ex-épouse du président Zuma. 2.440 délégués lui ont donné leur voix, contre 2.261 pour sa rivale Nkosazana Dlamini.
La victoire de Ramaphosa a été accueillie par un tonnerre d’acclamations de ses partisans et les sifflets de ceux de son adversaire, pourtant tous partisans de l’ANC, au pouvoir depuis la fin du régime de l’apartheid.
En effet, affaibli par la crise économique et les accusations de corruption qui visent Jacob Zuma, le parti a déjà subi un sérieux revers aux élections locales de 2016 en cédant à l’opposition le contrôle de villes de premier plan comme Johannesburg et Pretoria.
Cyril Ramaphosa, ancien protégé de Nelson Mandela, reconverti dans les affaires après la chute du régime de l’apartheid, a d’ailleurs profité des ennuis judicaires de Zuma pour s’attirer la sympathie d’une partie des militants de l’ANC.
Lors de sa campagne, il a fait de la lutte contre la corruption, une priorité, promettant de relancer l’économie du pays, qui peine à sortir de la crise, et de créer des emplois pour faire reculer un taux de chômage qui culmine à plus de 27%.
Après le vote, le chef de la majorité parlementaire ANC, Jackson Tembu, a annoncé sur Twitter avoir voté pour l’actuel vice-président «pour sauver mon ANC et mon pays».
De son côté, Nkosazana Dlamini Zuma, 68 ans, malgré un discours sur la nécessaire «transformation radicale de l’économie» au profit de la majorité noire, semble surtout avoir payé pour les erreurs de son ex-époux Jacob Zuma.
«Vous ne pouvez pas juger quelqu’un sur son seul nom», a plaidé l’un de ses soutiens, en référence à ses adversaires qui la soupçonnent d’être la «marionnette» du président Jacob Zuma et de lui avoir promis, en cas d’élection, l’immunité dans les nombreux scandales politico-financiers où il est accusé.
Fort de ce succès, Ramaphosa pourrait devenir en 2019 le nouveau président de l’Afrique du Sud à la fin du mandat de Jacob Zuma, en cas de victoire de l’ANC aux élections générales.