La CEDEAO demande «un large dialogue» au Togo pour une sortie de crise
Lors du 52e sommet de la CEDEAO tenu samedi à Abuja, au Nigeria, les dirigeants ouest-africains ont exprimé «leur préoccupation face à la tension politique persistante» au Togo et ont appelé au dialogue.
Dans leur communiqué final, les chefs d’Etat ont appelé les protagonistes à «s’engager dans les plus brefs délais à un large dialogue dans un esprit de compromis». Des pourparlers pour se mettre d’accord sur des réformes politiques respectant l’ordre constitutionnel au Togo.
Dans le même temps, des milliers de personnes manifestaient à l’appel de l’opposition comme presque chaque semaine depuis début septembre, réclamant le départ du président Faure Gnassingbé. Des marches avaient déjà eu lieu mercredi et jeudi.
La coalition de l’opposition togolaise à l’origine de la contestation populaire avait demandé aux dirigeants ouest-africains «de tout mettre en œuvre» à Abuja pour que le régime togolais «intériorise et accepte enfin l’alternance».
Le gouvernement a promis d’organiser un référendum pour faire adopter une réforme prévoyant notamment une limitation des mandats présidentiels, mais la mesure prévue n’étant pas rétroactive, elle permettrait au président Gnassingbé de se présenter aux scrutins de 2020 et de 2025, cee que rejette l’opposition.
Le président togolais n’a pas exclu samedi de se représenter en 2020 tout en promettant d’ouvrir le dialogue avec l’opposition, selon une interview au magazine Jeune Afrique.
«Les Constitutions disposent pour l’avenir, non pour le passé», a répondu Faure Gnassingbé, qui présidait le même jour le sommet des chefs d’Etats de la Communauté économique d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) à Abuja, au Nigeria.
Lors de ce sommet à Abuja, la Cédéao a par ailleurs choisi l’ivoirien Jean-Claude Brou pour remplacer le Béninois Marcel De Souza, à la tête de sa commission.
Ministre de l’Industrie de Côte d’Ivoire depuis 2012 et des Mines depuis 2013, Jean-Claude Brou est un ancien haut-fonctionnaire international. Titulaire d’un doctorat de l’université de Cincinnati aux Etats-Unis, cet économiste de formation, 64 ans, est notamment passé par le FMI, la Banque mondiale et la Banque centrale des Etats d’Afrique de l’Ouest.