La coalition d’opposition au Kenya reporte l’investiture de son leader Raila Odinga
L’investiture de Raila Odinga comme président de «l’Assemblée du peuple» prévue ce mardi, a été repoussée sine-die, a annoncé dimanche l’opposition kenyane, sans pour autant y renoncer.
Selon un communiqué, la coalition d’opposition Nasa a décidé de «reporter à une date ultérieure» l’investiture de Odinga, «après d’approfondies consultations internes et des discussions avec de nombreux interlocuteurs nationaux et internationaux».
Le jour de la cérémonie d’investiture du président élu Uhuru Kenyatta, le 28 novembre, Odinga avait promis à ses partisans qu’il serait lui-même investi président le 12 décembre par «l’Assemblée du peuple», une initiative qui fait partie d’une campagne de «résistance».
La Nasa qui affirme toutefois n’avoir pas renoncé à son projet, assure les Kényans que « sa détermination n’a pas changé » et insiste sur le fait qu’aucun dialogue national ne peut avoir lieu sans évoquer la «justice électorale».
Jeudi, le procureur général du Kenya, Githu Muigai, avait tout de même averti l’opposition qu’une telle investiture pourrait équivaloir à un crime de «haute trahison», théoriquement passible de la peine de mort, même si celle-ci n’est plus appliquée au Kenya depuis 1987.
Mais, c’est surtout le risque de nouvelles tensions, après quatre mois d’un processus électoral ayant profondément divisé le pays et causé la mort d’au moins 58 personnes depuis le 8 août, qui inquiète les observateurs et une grande partie des populations.
Odinga avait d’ailleurs subi ces derniers jours, la pression d’ambassadeurs occidentaux, de leaders religieux et de certains responsables de Nasa, pour que ces actions demeurent dans le cadre constitutionnel.
Raila Odinga avait boycotté la nouvelle élection présidentielle, organisée le 26 octobre au Kenya, remportée par Kenyatta avec 98% des voix, mais sa victoire a été ternie par le faible taux de participation (39%). Cet opposant continue de contester la légalité et la légitimité de la victoire de son rival à l’élection d’octobre, même si elle a été validée par la Cour suprême.