La Namibie juge «injuste et discriminatoire» son inclusion dans la liste des paradis fiscaux de l’UE
Le gouvernement de la Namibie, a dénoncé ce mercredi, avec force la décision «injuste et discriminatoire», de l’inclusion de ce pays par l’Union européenne (UE) dans la liste noire des 17 paradis fiscaux.
Les 28 pays de l’UE ont adopté mardi une liste noire de 17 paradis fiscaux opérant hors de leurs frontières, au terme de trois critères d’évaluation : la transparence fiscale, l’équité fiscale, et la mise en œuvre ou non des mesures de l’OCDE contre l’optimisation fiscale agressive.
Dans sa démarche, l’UE entend savoir si ces Etats pratiquent-ils ou non l’échange automatique d’informations, s’ils appliquent par exemple, des mesures fiscales préférentielles dommageables, ou encore si ces pays mettent en œuvres les directives de l’OCDE en matière d’optimisation fiscale agressive.
Ainsi le Bahreïn, Barbade, Corée du Sud, Emirats Arabes Unis, Grenade, Guam, Îles Marshall, Macao, Mongolie, Namibie, les Palaos, Panama, Samoa, les Samoa américaines, Sainte Lucie, Trinidad et Tobago et la Tunisie figurent sur cette liste décidée par les 28 ministres des Finances de l’UE, lors d’une réunion mardi à Bruxelles.
Le ministre namibien des Finances Calle Schlettwein a reconnu mercredi lors d’une conférence avoir dépassé la date-butoir fixée par l’UE pour répondre à ses questions sur le sujet, « en raison d’un problème de communication ». « Mais cela ne fait pas de la Namibie un pays non-coopératif ou un paradis fiscal », a-t-il expliqué.
Le ministre namibien des Finances a demandé à l’UE de corriger rapidement sa liste qui, a-t-il dit, a compromis « l’excellente réputation (de son pays) en tant démocratie politiquement stable », « …une petite économie ouverte avec un système fiscal fondé sur les principes d’égalité et d’équité ».
Cependant, ces dernières années, des articles de presse ont accusé le système bancaire namibien d’accueillir des fonds étrangers d’origine douteuse, obligeant le gouvernement à renforcer les pouvoirs de l’agence en charge du contrôle des flux financiers.