Les élections locales en Guinée fixées au 4 février 2018
Le président guinéen Alpha Condé a fixé le 4 février 2018, comme date pour les prochaines élections locales, maintes fois repoussées.
Le chef de l’Etat a signé un décret, rendu public lundi soir, «portant convocation du corps électoral», avalisant le calendrier proposé fin septembre par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni).
« Nous avons proposé la tenue des élections à la date du 4 février 2018 (…) Le président de la république (Alpha Condé) prendra un décret pour valider notre proposition», avait déclaré le président de la Céni, Salifou Kébé, à la sortie d’une réunion préparatoire en septembre dernier.
Cette réunion faisait suite à plusieurs manifestations dont la dernière le 21 septembre avait réuni des dizaines de milliers de personnes à Conakry, à l’appel de l’opposition, pour exiger l’organisation de ce scrutin, qui n’a plus eu lieu depuis 2005.
Un accord conclu en octobre 2016 dans le cadre du dialogue politique national entre le pouvoir, l’opposition, la société civile et les partenaires internationaux de la Guinée, prévoyait la tenue des élections en février 2017.
Mais des divergences de point de vue sur le calendrier avaient à chaque fois fait retarder sa tenue, finalement actée pour le 4 février dans les 342 communes du pays, selon le décret signé par le chef de l’Etat.
Ancien opposant historique, Alpha Condé est devenu en 2010 le premier président démocratiquement élu de cette ex-colonie française d’Afrique de l’Ouest, régie jusqu’alors par des pouvoirs autoritaires, voire dictatoriaux.
Le front social en Guinée est en ébullition depuis la mi-novembre, à cause de la grève des enseignants, qui réclament des augmentations de salaire.
Selon l’ONU, la Guinée vit sous le seuil de pauvreté, avec moins d’un euro par jour par habitant, pour plus de la moitié de la population, malgré la richesse de son sous-sol en bauxite, or, diamant et minerai de fer.