Crise au Zimbabwe : La Zanu-PF compte engager dès mardi la procédure de destitution de Mugabe
Le parti au pouvoir au Zimbabwe, la Zanu-PF compte engager dès ce mardi, la procédure de destitution du président Robert Mugabe, qui a défié dans son discours à la nation le 19 novembre, les attentes du peuple en s’abstenant de démissionner.
«Nous espérons une session des deux chambres du Parlement demain (…) Nous espérons que la motion (lançant la procédure) passera demain» mardi, a dit devant la presse Paul Mangwana, un haut responsable de la Zanu-PF, avant une réunion d’urgence des députés et sénateurs du parti qui détient la majorité au parlement.
En effet, selon la Constitution zimbabwéenne, l’Assemblée nationale et le Sénat peuvent engager à la majorité simple, une procédure de révocation du président pour «faute grave, manquement à la Constitution, violation délibérée de la Constitution ou incapacité».
D’après le chef du groupe parlementaire de la Zanu-PF, 80% des députés de la majorité seraient prêts à soutenir une destitution de Robert Mugabe.
Le texte qualifie Robert Mugabe de «source d’instabilité du pays» pour avoir démis deux vice-présidents en quatre ans. Il y est aussi accusé d’avoir «renoncé à son mandat constitutionnel» au profit de sa femme, Grace, qui se permet des déclarations publiques sur des questions gouvernementales. Le projet de motion l’accuse encore de ne pas respecter l’Etat de droit et lui impute la responsabilité de «la chute sans précédent de l’économie» ces quinze dernières années.
Les parlementaires du MDC, le principal parti d’opposition, doivent quant à eux se réunir ce mardi pour une «Commission d’enquête conjointe dans le but de formuler une résolution de destitution, qui doit ensuite être approuvée à la majorité des deux tiers».
La Zanu-PF avait retiré dimanche à son chef historique toutes fonctions dans le parti et avait menacé de le destituer s’il ne démissionnait pas avant lundi midi.Mais le président zimbabwéen est allé jusqu’àaffirmer qu’il présiderait le congrès de son parti le mois prochain.
Le plus vieux dirigeant en exercice au monde, 93 ans dont 37 à la tête du Zimbabwe, est accusé d’avoir favorisé sa femme Grace Mugabe dans la course pour sa succession, au détriment de l’ancien vice-président Emmerson Mnangagwa.
Le limogeage de ce dernier il y a deux semaines a entraîné un coup de force de l’armée, qui a pris le contrôle du pays dans la nuit de mardi à mercredi.Alors qu’une source proche de son entourage avait auparavant annoncé que le président zimbabwéen, avait accepté de remettre sa démission, dans son discours à la nation prononcé dimanche, il a défié les attentes en s’abstenant de démissionner.