Première apparition publique du président Mugabe à Harare depuis le coup de force au Zimbabwe
Le président zimbabwéen Robert Mugabe, toujours placé en résidence surveillée par l’armée qui contrôle la capitale depuis mardi, a fait sa première apparition publique ce vendredi, en se rendant à une cérémonie de remise de diplômes universitaires.
Entretemps, le général Constantino Chiwenga et des envoyés sud-africains ont entamé des négociations pour un départ arrangé du président Mugabe âgé de 93 ans et qui commande le pays depuis le 31 décembre 1987.
Mais jeudi, aux premières discussions, le président Robert Mugabe avait catégoriquement refusé de renoncer au pouvoir sans partage qu’il exerce au Zimbabwe, au cours de discussions avec les généraux qui ont pris le contrôle de la capitale Harare.
En effet, plusieurs sources politiques ont déclaré que Robert Mugabe ne semble pas encore décidé à quitter le pouvoir de son propre chef. Les mêmes sources précisent que le prêtre catholique, Fidelis Mukonori, a tenté une médiation pour organiser la mise à l’écart du président, mais ces négociations n’avaient pas abouti avec le vieux Mugabe qui continue à s’accrocher à son fauteuil.
En fin de journée, ce jeudi, le journal gouvernemental The Herald, a publié une série de photographies présentées comme ayant été prises lors de la rencontre, au palais présidentiel, entre Robert Mugabe, le général Constantino Chiwenga et d’autres membres du haut commandement militaire. Sur ces clichés apparaissent également le père Fidelis Mukonori ainsi que deux envoyés spéciaux du président sud-africain, Jacob Zuma.
Jeudi, l’opposition a exigé à nouveau, son départ et une transition vers des élections libres. «Dans l’intérêt du peuple zimbabwéen, Robert Mugabe doit démissionner», a déclaré Morgan Tsvangirai, le chef du Mouvement pour un changement démocratique (MDC), le principal parti de l’opposition.
A l’issue d’une réunion tenue jeudi en urgence au Botswana, la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) présidé par le président sud-africain, Jacob Zuma s’est dite «très préoccupée» par la situation et a appelé les protagonistes de la crise «à régler les défis politiques par des moyens pacifiques» en respectant la Constitution du pays.
Malgré son âge avancé et sa santé de plus en plus fragile, le plus vieux président en exercice dans le monde, Robert Mugabe avait annoncé son intention de briguer un nouveau mandat lors de l’élection présidentielle prévue en 2018.